Tunis (AFP) – Quelque 70 000 migrants tentant de traverser la Méditerranée depuis la Tunisie vers l’Italie ont été arrêtés cette année, soit le double du chiffre de 2022, a indiqué samedi à l’AFP la Garde nationale tunisienne.
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La Tunisie est, avec la Libye, le principal point de départ de milliers de migrants espérant rejoindre l’Europe.
Les autorités tunisiennes en ont signalé 69 963 au cours des 11 premiers mois de 2023, contre 31 297 pour la même période de l’année dernière, selon les données de la Garde nationale.
Les étrangers représentent 78 pour cent, le reste étant composé de Tunisiens.
Il s’agit d’un changement significatif par rapport à 2022, où 59 pour cent étaient des immigrants étrangers.
Les expulsions se sont accélérées en février après que le président tunisien, Gais Said, a condamné l’afflux d' »immigrants illégaux » en provenance d’Afrique subsaharienne, qui, selon lui, faisaient partie d’un « plan criminel » visant à « changer la structure démographique » du pays.
Ce discours a déclenché une violente campagne anti-immigration, incitant plusieurs pays africains, notamment la Côte d’Ivoire et la Guinée, à refouler des milliers de leurs citoyens, tandis que de nombreux migrants tentaient de s’échapper par bateau, provoquant de nombreuses noyades.
La Tunisie a été accusée par les Nations Unies et des ONG humanitaires de « déporter » des migrants vers la Libye et l’Algérie, ce que démentent les autorités tunisiennes.
Des sources humanitaires internationales ont indiqué à l’AFP qu’au moins 5.500 migrants ont été évacués vers la frontière avec la Libye et 3.000 vers l’Algérie depuis juin, dont beaucoup ont été arrêtés en train de tenter de rejoindre l’Europe.
Plus de 100 migrants sont morts cet été dans le désert libyco-tunisien, ont-ils déclaré, « alors que l’exode collectif vers la Libye et l’Algérie se poursuit ».
La plupart des migrants interceptés ont été capturés le long de la côte est de la Tunisie, près de Sfax, à 130 kilomètres (80 miles) de l’île italienne de Lampedusa.
Cet été, les combats à Sfax ont fait un mort tunisien, conduisant la police à en envoyer des centaines dans le désert.
© 2023 AFP