Bagdad rejette la tentative du Forum kurde irakien de se normaliser avec Israël

ERBIL, Irak – Plus de 300 Irakiens, dont des chefs tribaux, ont appelé à la normalisation des relations avec Israël lors d’une conférence organisée par un groupe de réflexion américain dans la région autonome du Kurdistan, attirant samedi un chœur de condamnations de Bagdad.

Première initiative du genre en Irak, ennemi historique d’Israël, où son ennemi juré l’Iran a une forte influence, la conférence s’est tenue à vendredi.

Les organisateurs, le Peace Communications Center (CPC), basé à New York, appellent à la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, ainsi qu’à travailler à l’établissement de relations entre les organisations de la société civile.

Le Kurdistan irakien entretient des contacts amicaux avec Israël, mais le gouvernement fédéral de Bagdad, qui a mené les guerres israélo-arabes, n’entretient pas de relations diplomatiques avec l’Etat juif.

Quatre pays arabes – les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan – ont convenu l’année dernière de normaliser leurs relations avec Israël dans le cadre d’un processus parrainé par les États-Unis appelé Accords d’Abraham.

« Nous exigeons notre inclusion dans les accords Ibrahim », a déclaré Sahar al-Tai, l’un des participants, dans une déclaration finale dans une salle de réunion d’un hôtel à Erbil, la capitale de la région du Kurdistan.

Des Irakiens écoutent Sahar al-Taie lors de la conférence Peace and Reclamation organisée par le US Peace Communications Center à Erbil, capitale de la région du Kurdistan dans le nord de l’Irak, le 24 septembre 2021 (Safin Hamed / AFP)

« Tout comme ces accords prévoient l’établissement de relations diplomatiques entre les signataires et Israël, nous voulons également des relations normales avec Israël », a-t-elle déclaré.

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« Aucune force, locale ou étrangère, n’a le droit de bloquer cette invitation », a ajouté Tay, responsable de la recherche au ministère de la Culture du gouvernement fédéral irakien.

Cependant, le gouvernement fédéral irakien a rejeté l’appel de la conférence à la normalisation dans un communiqué samedi, qualifiant le rassemblement de « réunion illégale ».

« traîtres »

La conférence « n’était pas représentative de la population ». [opinion] et les habitants des villes irakiennes au nom de qui ces individus prétendent parler. »

Le bureau du président irakien Barham Salih, lui-même kurde, s’est joint à la condamnation.

Le président irakien Barham Salih s’exprime lors d’une conférence de presse à l’Elysée à Paris, le 25 février 2019 (AP Photo/Christophe Ena, Pool)

Le religieux chiite Muqtada al-Sadr a exhorté le gouvernement à « arrêter tous les participants », tandis qu’Ahmed Asadi, député du Groupe paramilitaire de mobilisation populaire, les a qualifiés de « traîtres aux yeux de la loi ».

Les 300 participants à la conférence venaient de tout l’Irak, selon le fondateur du Parti communiste chinois Joseph Proud, un citoyen américain d’origine juive irakienne.

Il a indiqué par téléphone à l’AFP que parmi eux se trouvaient des représentants des sunnites et des chiites de « six provinces, à savoir Bagdad, Mossoul, Salah al-Din, Anbar, Diyala et Babil », et qu’ils s’étendaient aux cheikhs tribaux et aux « intellectuels et écrivains ».

Un autre orateur à la conférence est Kimi Peres, chef d’une fondation israélienne fondée par son père, feu le président Shimon Peres.

« La normalisation avec Israël est désormais une nécessité », a déclaré Sheikh Raysan al-Halbousi, un participant de la province d’Anbar, citant des exemples du Maroc et des Émirats arabes unis.

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Les dirigeants kurdes irakiens se rendent fréquemment en Israël depuis des décennies, et les politiciens locaux ont publiquement demandé à l’Irak de normaliser ses relations avec l’État juif, qui a lui-même soutenu le référendum sur l’indépendance de 2017 dans la région autonome.

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