Un tribunal algérien a dissous le RAJ, un groupe de la société civile impliqué dans les manifestations

Le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International a qualifié cette décision de « coup catastrophique aux droits humains en Algérie ».

Le tribunal d’Alger a jugé que le rassemblement d’action de la jeunesse était « illégal ». [Getty]

Le tribunal d’Alger a dissous mercredi un groupe de la société civile Youth Action Rally (RAJ), un groupe de défense des droits qui a déclaré qu’il était un élément clé du mouvement pro-démocratie du pays.

Cette décision intervient après que des responsables aient accusé le RAJ d’avoir violé la loi sur les associations et d’agir contrairement aux objectifs énumérés dans ses lois.

« Le tribunal exécutif a rendu son verdict pour dissoudre le RAJ. C’est diffamatoire », a déclaré Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme. AFP.

La Ligue a exhorté la Ligue et l’organisation à respecter le droit à la liberté, qui est « la pierre angulaire de toute démocratie », a déclaré Salhi.

Il a appelé à la fin des « attaques contre les acquis démocratiques du peuple algérien » et a exprimé la « solidarité » de son groupe avec les militants du RAJ.

Le RAJ a qualifié la décision de « déraisonnable et absurde » et a déclaré que ses avocats feraient appel.

« Le RAJ combattra et protégera l’association, elle est donc constamment sur le terrain », a déclaré le groupe dans un communiqué.

« Ce verdict ne nous affaiblira pas et ne détruira pas nos 28 ans d’existence, d’opposition et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie », a-t-il ajouté.

Le groupe de défense des droits Amnesty International a qualifié cette décision de « coup catastrophique aux droits humains en Algérie ».

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« C’est un signe effrayant de l’engagement des autorités à intensifier leur répression contre les activités indépendantes et la suppression de la liberté d’expression, d’association et du droit de réunion pacifique », a déclaré la directrice régionale d’Amnesty International, Amna Kuvelli, dans un communiqué.

« Fermer les organisations de la société civile (…) pour apaiser les critiques et réprimer la dissidence est illégal et inacceptable », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié à la fin du mois dernier, le RAJ a rejeté les allégations, affirmant qu’elles étaient « basées sur les activités générales du syndicat pendant la lutte du Hirak ».

Il a fait valoir que les actions du groupe étaient « conformes » à la directive de l’association visant à « encourager la participation des jeunes à l’administration de la ville ».

La loi algérienne de 2012 régissant le travail des associations oblige les autorités à donner leur accord préalable à leur création.

La loi, adoptée le mois dernier lors de la mort du dictateur Aptelosis Potteflika, fait partie d’une série de réformes visant à empêcher les soulèvements du printemps arabe de 2011 de s’étendre à l’Algérie.

Le mouvement pro-démocratie Hirac a forcé Bouteflika à quitter le pouvoir en avril 2019, deux décennies plus tard.

Plusieurs membres du RAJ, dont le chef de groupe Abdullohab Persoui, sont actuellement jugés ou ont été emprisonnés.

Ferzoi a été arrêté lors d’une manifestation en octobre 2019 et a passé six mois en prison pour « atteinte à l’unité du territoire national ».

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