La France reste neutre sur le glyphosate – EURACTIV.com

La France s’abstiendra de nouveau jeudi lors d’un deuxième vote sur une proposition de la Commission européenne visant à renouveler pour une décennie supplémentaire l’approbation de l’herbicide controversé glyphosate, a déclaré mercredi le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau.

Le 13 octobre, lors d’un vote à huis clos, les États membres n’ont pas réussi à atteindre la majorité qualifiée nécessaire pour autoriser l’utilisation du glyphosate pour 10 ans supplémentaires. Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (Comité PAFF).

Il a été convenu qu’un autre référendum aurait lieu dans la première quinzaine de novembre.

Mais « s’il n’y a pas de changement, il n’y a aucune raison de modifier le vote », a déclaré Fesneau. Infos France Mercredi matin.

Lors du premier référendum en octobre, la France a justifié son vote en affirmant vouloir réduire l’utilisation du glyphosate sans imposer une interdiction pure et simple.

« Nous sommes le seul pays au monde à avoir réduit de 30 % l’utilisation du glyphosate », a-t-il déclaré, ajoutant qu' »aucun pays européen ne peut se passer du glyphosate », car il n’y a pas d’alternative.

La France a progressivement réduit sa consommation de glyphosate ces dernières années, et malgré une augmentation de 42 % entre 2019 et 2020, elle a récemment réduit sa consommation de 27 % par rapport à la période 2015-2017.

Le renouvellement devrait être voté jeudi par l’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg, les seuls pays à interdire purement et simplement l’herbicide, ces trois pays ayant voté contre la proposition de la commission lors du premier vote.

réactions

« Je condamne la lâcheté et l’hypocrisie de la France sur le glyphosate. S’abstenir sans présenter d’alternative reviendrait à permettre à la Commission européenne de décider arbitrairement et donc de mettre en œuvre sa proposition inacceptable », a déclaré mercredi l’eurodéputé socialiste Christophe Clergeau X.

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Mais l’eurodéputée Stéphanie Yon-Courtin (Renew) a défendu la position française, qualifiant d' »inacceptable » la proposition de la Commission.

« Nous voulons harmoniser l’approche restrictive de la France », a-t-il déclaré, « mais qu’offrons-nous aux agriculteurs ? Ils ont besoin d’un filet de sécurité. »

Pendant des jours, des ONG, des associations d’agriculteurs et des organisations de consommateurs ont pressé Fesneau de reconsidérer sa position.

Outre l’étude de l’OMS de 2015 classant le glyphosate comme cancérigène possible et la dernière étude italienne Le groupe souligne également la promesse faite en 2017 par le président français Emmanuel Macron d’interdire l’herbicide « d’ici trois ans », liant les dommages causés par le glyphosate à la leucémie.

« Je vous assure que je m’intéresse à la santé des Français », a insisté Fesno, admettant que sans une alternative efficace « une interdiction totale n’est pas possible ».

Des dizaines d’agences de réglementation (dont l’EFSA) ont conclu que le risque cancérigène du glyphosate est peu probable, des personnes comme Fesnow s’opposant à l’interdiction sans aucune alternative en vue.

(Hugo Struna | Euractiv.fr)

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