L’Algérie n’entend pas abandonner le dossier du Sahara occidental. Même s’il exprime sa volonté de se rapprocher du Maroc, avec lequel il a rompu ses relations diplomatiques depuis plus de deux ans, il n’entend pas abandonner son soutien au Front Polisario. L’Algérie continue ainsi de remettre en cause l’intégrité territoriale du Maroc et d’approfondir le différend entre les deux administrations.
Abdelmadjid Tebboune a une nouvelle fois exprimé son soutien au Front Polisario lors de son récent discours devant le Parlement algérien. Il l’a également fait avec la question palestinienne, à laquelle il a toujours essayé de lier la question sahraouie, malgré les différences évidentes qui les séparent. Tebboune a affirmé que la « décolonisation » du Sahara « est enregistrée auprès du Comité de décolonisation des Nations Unies, et sur cette base, l’Algérie soutient la lutte du peuple sahraoui ».
Si les attaques contre son voisin marocain ne sont pas une surprise compte tenu des divergences entre les deux pays, elles contredisent les propos du ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf. Il y a quelques jours, Attaf affirmait que son pays « peut être considéré comme plus enclin à rechercher une solution rapide » à la crise avec le Maroc.
Quelques jours plus tard seulement, Tebboune prend une nouvelle fois ses distances avec Rabat avec des déclarations qu’il sait constituer une ligne rouge pour le royaume alaouite. Surtout si l’on considère que l’Algérie a utilisé une grande partie de ses revenus et de son influence diplomatique en Afrique pour faire pression et soutenir le Front Polisario dans ses efforts visant à déstabiliser le Sahara occidental.
Le ministre algérien des Affaires étrangères a souligné que son pays « est conscient, comme d’autres pays, de la construction du Maghreb arabe et de la fraternité ». Cependant, ses propos sont en contradiction avec les gestes du président, et encore moins avec les actions de son gouvernement ces dernières années. Ils s’éloignent de plus en plus de cette volonté « fraternelle » d’unir les pays du Maghreb.
Malgré les défis persistants posés par l’Algérie, Rabat a démontré à plusieurs reprises sa volonté de dialoguer avec son rival régional. Le roi du Maroc Mohammed VI a exprimé ce souhait lors de son discours de la Fête du Trône en juillet, lorsqu’il a déclaré que son pays entendait améliorer les relations bilatérales « stables » avec l’Algérie.
Le Maroc est conscient que malgré son statut de leader régional établi de longue date, un partenariat avec l’Algérie conduirait à terme à la stabilité en Afrique du Nord. De cette manière, elle ouvrira une fenêtre d’opportunité pour une croissance future et augmentera la force de son influence à tous les niveaux. Cependant, tant que le président algérien maintiendra une telle attitude hostile, il sera difficile de suivre cette voie.
Toutefois, Rabat n’exclut pas un rapprochement et continue de tendre la main pour la réconciliation. Mohammed VI lui-même s’était auparavant adressé directement au gouvernement algérien et à ses dirigeants en déclarant : « Aucun mal ne leur arrivera, et aucun mal ne leur arrivera du Maroc ». Maintenant, il faut que ce soit l’Algérie qui avance, ou du moins ne continue pas à le faire dans la direction opposée.
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