BRUXELLES (Reuters) – Les 27 dirigeants de l’Union européenne chercheront mardi une nouvelle approche envers la Chine lors de leur premier sommet sur la stratégie sino-européenne depuis que le bloc a imposé des sanctions à Pékin en mars et fait face à des représailles, menaçant un nouveau pacte d’investissement.
Avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada, l’Union européenne a imposé le 22 mars des sanctions à des responsables chinois pour violations des droits de l’homme, ce que Pékin nie. L’Union européenne a été immédiatement frappée par des sanctions contre les législateurs du Parlement européen, qui ont suspendu l’approbation de l’accord d’investissement UE-Chine récemment conclu.
« L’UE a cherché à éviter la confrontation avec Pékin, mais nous ne pouvons plus considérer la Chine comme un partenaire commercial bénin », a déclaré un diplomate de l’UE.
Dans une zone rurale de Slovénie, les dirigeants de l’UE entendront également le président français Emmanuel Macron expliquer comment le bloc tente de projeter son pouvoir dans les affaires internationales après que la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Australie ont secrètement convenu d’une alliance militaire pour affronter la Chine, à l’exception de la France.
En tant que plus grand bloc commercial du monde, l’Union européenne a le pouvoir d’établir les règles qui pourraient façonner la politique en dehors de ses frontières, mais elle a échoué à plusieurs reprises à coordonner une politique étrangère et militaire commune, érodant son influence.
De hauts responsables de l’UE et des diplomates espèrent que la réunion informelle sera un moment pour discuter de l’indépendance vis-à-vis des États-Unis et du rôle joué par Washington dans le virage de la politique étrangère vers l’Asie.
Aucune décision n’est à prendre.
Défense européenne
« Les Etats-Unis ont reconnu l’importance d’une défense européenne plus forte et plus compétente », a déclaré mardi Josep Borrell, coordinateur de la politique étrangère de l’Union européenne, devant le Parlement européen à Strasbourg avant de partir pour la Slovénie. « Les crises dans le voisinage européen sont un appel à répondre.
La réunion débutera à Brdo, près de la capitale slovène, Ljubljana, mardi soir. Les six pays des Balkans doivent rejoindre mercredi les dirigeants de l’Union européenne, dans l’espoir de rejoindre le bloc un jour.
La décision de l’Australie d’annuler un important contrat de sous-marins avec la France et d’opter plutôt pour des navires de conception américaine dans le cadre de la nouvelle alliance de sécurité d’AUKUS avec Washington et Londres a provoqué la colère de Paris, mais cela pourrait donner un coup de pouce aux plans de défense communs de l’Union européenne.
« Nous pouvons fermer les yeux et faire comme si de rien n’était », a déclaré un conseiller de Macron aux journalistes. « Nous pensons que ce serait la faute de tous les Européens ». « Il y a en effet une opportunité ici. »
Borrell a également qualifié cette évolution de « réveil », tout en insistant sur le fait que Washington reste l’allié le plus proche de Bruxelles.
Reportage supplémentaire de John Chalmers à Bruxelles et Michelle Rose à Paris; Montage par Nick Czyminsky et Gareth Jones
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