Comment le Bangladesh peut-il aborder la démondialisation ?

La démondialisation est un terme utilisé pour décrire la manière dont l’interconnectivité de l’économie mondiale s’affaiblit en raison de facteurs tels que les barrières commerciales, la montée du nationalisme, les guerres et les événements perturbateurs tels que la pandémie.

Le Bangladesh dépend fortement de ses exportations de vêtements, qui constituent 84 % des recettes totales d’exportation, et accroît ses réserves de change. Pour un pays dépendant des importations, c’est essentiel. La géopolitique actuelle met également l’accent sur les risques associés à des exportations ou des destinations d’importation limitées.

En termes de performances à l’exportation, comme l’a rapporté le Bureau de promotion des exportations en 2022-23, la dépendance du Bangladesh à l’égard de certaines destinations d’exportation est devenue très évidente. Au cours de cette période, le Bangladesh a exporté pour 9,7 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis, soit plus de 17 % des exportations totales. Sur le total des exportations vers les États-Unis, les vêtements tissés et tricotés représentaient plus de 8,4 milliards de dollars.

Les destinations des exportations après les États-Unis sont l’Allemagne, avec environ 13 pour cent des exportations totales, et le Royaume-Uni, avec plus de 9 pour cent des exportations totales. Ainsi, près de 40 pour cent des exportations du pays dépendent de trois pays seulement. Plus inquiétant encore est que la part des vêtements tissés et des tricots dans les exportations vers le Royaume-Uni et l’Allemagne est exactement équivalente à celle des États-Unis. Le Bangladesh dispose donc d’un panier d’exportations et de destinations d’exportation très concentrés.

Pendant la pandémie de COVID-19, les exportations mondiales ont diminué d’environ 9 %, tandis que les exportations du Bangladesh ont diminué de plus de 16 %. Le Bangladesh et les Philippines sont les deux pays qui ont connu une concentration des exportations de plus de 30 pour cent, et ces pays ont enregistré la plus forte baisse de leurs exportations au cours de cette période.

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L’Inde, l’Indonésie et le Vietnam, les pays ayant la plus faible concentration d’exportations, ont enregistré la plus faible baisse des exportations sur la même période. En fait, le Vietnam a enregistré une croissance de ses exportations.

Un autre aspect important dont nous devons tenir compte lorsque nous discutons de démondialisation concerne nos importations.

Le Bangladesh dépend fortement des importations pour maintenir sa production de biens d’exportation. Si nous étudions le rapport entre la valeur ajoutée nationale incorporée dans les exportations étrangères et la valeur ajoutée étrangère incorporée dans les exportations, nous constaterons que le Bangladesh est dans une situation bien pire que des économies similaires telles que l’Inde, l’Indonésie, les Philippines, le Cambodge et le Vietnam. Or, si l’on voit l’ampleur de la dépendance à l’égard de la part de la valeur ajoutée étrangère dans les exportations totales, les industries du textile et de l’habillement sont les plus dépendantes, ce qui est encore une fois pour le moins inquiétant.

Comprenant notre faiblesse, la question est maintenant de savoir quelle est la solution. À une époque d’incertitude mondiale et de démondialisation qui s’ensuit, si nous envisageons le long terme, nous avons besoin d’une base interne pour soutenir l’économie.

Le choix le plus logique serait le secteur informatique. Le boom informatique est l’une des principales raisons de l’énorme succès de développement de l’Inde, et le Bangladesh ne manque pas du tout des compétences de base et des ressources nécessaires pour propulser ce secteur au même niveau que celui atteint par l’Inde.

Nous avons déjà fait de grands progrès dans ce secteur, il ne nous reste plus qu’à développer et à renforcer davantage le secteur informatique afin que sa contribution à l’économie en termes de commerce international soit considérablement améliorée. Le coût des relations commerciales avec l’Inde dans le secteur informatique est déjà relativement élevé et, à cet égard, le Bangladesh peut facilement devenir la prochaine plateforme informatique de choix.

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De plus, le Bangladesh est déjà une plateforme très prometteuse pour les startups. En ce qui concerne la région, Dhaka compte plus de startups que des villes comme Hanoï, Singapour, Bangkok, Colombo et Manille. Nous devons les nourrir et créer l’environnement propice à leur croissance, et nos startups ont le potentiel de révolutionner davantage d’industries.

Pour les accompagner, il est nécessaire de faire des efforts pour accélérer le processus de transformation numérique. Les mesures nécessaires devraient être prises pour faciliter les affaires et l’utilisation d’Internet et des appareils, et pour soutenir le progrès technologique par la recherche et le développement locaux.

L’auteur est analyste économique

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