Élections au Sénégal : les inquiétudes grandissent alors que le président Macky Sall ne parvient pas à fixer une nouvelle date pour les élections

  • Écrit par Will Ross
  • Rédacteur Afrique, BBC World Service

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Le président Macky Sall, élu pour la deuxième fois en 2019, a déclaré qu'il ne se représenterait pas.

La situation politique au Sénégal suscite une inquiétude internationale après que le président Macky Sall a annulé les élections prévues ce mois-ci en raison d'un différend sur l'éligibilité des candidats.

Le bloc régional ouest-africain et les États-Unis ont exhorté les autorités à clarifier la date du vote, aucune nouvelle date n'ayant été fixée.

La France et l'Union européenne ont également appelé à la tenue d'élections dans les plus brefs délais.

La police a tiré des gaz lacrymogènes dans les poches des manifestants dans la capitale.

Les scènes de Dakar représentent un signe inquiétant de ce qui pourrait arriver, et de nouvelles manifestations ont été appelées lundi.

Le Sénégal est considéré comme l’une des démocraties les plus stables d’Afrique de l’Ouest, mais l’incertitude quant au moment où les citoyens auront la possibilité de voter, ainsi que les soupçons selon lesquels la course électorale n’est pas libre et équitable, sapent cette image.

La confirmation du président Sall qu'il ne briguera pas un troisième mandat a été bien accueillie, mais des inquiétudes subsistent quant aux conséquences de l'absence de calendrier électoral. Le vote devait avoir lieu dans un délai de trois semaines.

L'incertitude a joué un rôle dans des manifestations meurtrières dans le passé, l'opposition affirmant également que des poursuites à caractère politique avaient été engagées contre des candidats potentiels.

Pendant des mois, les spéculations selon lesquelles Sall briguerait un troisième mandat ont alimenté les manifestations de l’opposition qui ont conduit à des violences et à plusieurs morts. Il a finalement annoncé qu'il ne briguait pas un troisième mandat en juillet dernier.

L'un des candidats de l'opposition a qualifié la décision du président de reporter les élections de coup d'État constitutionnel.

Khalifa Sall, l'ancien maire de la capitale Dakar – qui n'a aucun lien de parenté avec le président – a exhorté la population à protester contre cette décision et sa coalition politique s'est engagée à saisir la justice.

Karim Wade, fils d'un ancien président, faisait partie des dizaines de personnes jugées inéligibles par le Conseil constitutionnel. En effet, il serait citoyen français en plus d'être sénégalais, une accusation qu'il a qualifiée de « scandale », a rapporté l'Agence France-Presse.

Son parti, mécontent de son exclusion, a exhorté vendredi le Parlement à reporter le vote. Ils ont mis en doute l'impartialité de deux juges du comité qui a arrêté la liste finale des candidats.

Il est difficile de dire si différents appels internationaux feront une différence.

La France n’avait plus l’influence qu’elle avait autrefois dans ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest.

La stabilité du Sénégal sera mise à l'épreuve si certains politiciens de l'opposition qui se sont opposés au report parviennent à organiser de grandes manifestations de rue.

Les critiques de Sall suggèrent qu'il craignait peut-être que son successeur choisi, le Premier ministre Amadou Bah, ne risque de perdre les élections.

Le président a annulé les élections samedi après des plaintes concernant les personnes exclues du scrutin.

« Ces conditions turbulentes pourraient sérieusement nuire » au processus électoral, a déclaré M. Sall.

Il a ajouté qu'il entamerait « un dialogue national ouvert… pour créer les conditions nécessaires à la tenue d'élections libres, transparentes et inclusives dans un Sénégal où règnent la paix et la réconciliation ».

La liste finale comprenait vingt candidats, mais outre Wade, parmi les plus notables des exclus du vote initial figurait l'opposant Ousmane Sonko.

La personnalité populaire s'est vu interdire de participer en raison de sa condamnation pour diffamation. Sonko, qui a fait face à plusieurs procès, a déclaré avoir été victime d'une campagne visant à l'empêcher de se présenter à la présidence.

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