France : des groupes demandent l'intervention de l'ONU sur le profilage ethnique

(Paris, le 11 avril 2024) – Le profilage racial de la police française viole le droit international des droits de l'homme, ont déclaré cinq groupes français et internationaux dans une plainte déposée aujourd'hui auprès du Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD).

Bien que le Conseil d'État français ait reconnu en octobre 2023 que le profilage racial par la police ne se limitait pas à des « cas isolés », le gouvernement n'a pris aucune mesure pour résoudre le problème. Cette inaction a conduit les cinq groupes à déposer une plainte auprès du Comité des Nations Unies chargé de contrôler le respect de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. La France est partie au traité.

Maison Communautaire Boy en Développement Solidaire (MCDS) ; Pazapas; Réseau Egalité, Antidiscrimination, Justice Interdisciplinaire, Reaji ; Amnesty International France ; et Human Rights Watch.

Des groupes s'efforcent d'éliminer le profilage racial par les forces de l'ordre françaises depuis qu'une décision de justice historique en 2016 a condamné le gouvernement français pour « faute grave engageant la responsabilité de l'État » dans cinq cas de contrôles d'identité.

Comme en témoigne un vaste système de recherche, des rapports d'organisations indépendantes, y compris Défenseur des droits des Françaiset les témoignages de nombreuses victimes et policiers, notamment le ciblage du profilage racial, notamment les jeunes noirs et arabes et les garçons ou enfants de moins de 10 ans. Ces contrôles d’identité faux et illégaux sont répandus dans tout le pays et profondément ancrés dans les pratiques policières, créant une discrimination raciale systémique.

Ces groupes font appel au groupe d'experts des Nations Unies sur la discrimination raciale, reconnaissent la nature systémique du problème du profilage racial en France et présentent des mesures spécifiques que le gouvernement français devrait prendre pour éliminer le profilage racial.

La persistance et l'ampleur des atrocités du profilage racial ont été reconnues par plusieurs organisations de défense des droits, notamment le Défenseur national des droits (DDD) et la Commission nationale consultative des droits de l'homme (Commission nationale consultative des droits de l'homme). , CNCDH) ainsi que la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI). ) disposent également de systèmes européens tels que

Dans le cadre du recours collectif devant le Conseil d'État, la DDD et l'ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme ont développé des interventions volontaires en soutien aux arguments des associations.

En ne prenant pas les mesures nécessaires pour mettre fin à cette pratique, les organisations affirment que le gouvernement français manque à ses obligations en vertu de plusieurs traités internationaux, dont la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Les groupes ont présenté les mesures que le gouvernement devrait prendre pour mettre fin au profilage racial systématique pratiqué par la police en France. Ces mesures comprennent :

  • redéfinir et clarifier le cadre juridique des contrôles d'identité par la police afin d'éliminer la discrimination en exigeant des motifs objectifs et personnels pour tous les contrôles, en clarifiant la prévention de la discrimination et en établissant des réglementations et des mécanismes spécifiques pour mettre fin au ciblage des enfants ;
  • Créer un système pour enregistrer et évaluer la justification de chaque contrôle d'identité, créer une trace de tous ces contrôles d'identité effectués par la police, tout en exigeant que la police fournisse des enregistrements de l'action aux personnes contrôlées.
  • Renforcer les droits des victimes en fournissant un système d'accès effectif à un mécanisme de plainte indépendant ;
  • Modification des objectifs organisationnels, des lignes directrices et de la formation de la police, y compris les relations publiques.

Les associations veulent donc déjà porter ces échecs à l'attention des experts indépendants du panel de l'ONU. révélé Inquiétudes concernant l'incapacité de la France à lutter contre les violences policières dans un contexte de racisme systémique.

MCDS, Pazapas et Reaji sont représentés devant le CERD par l'organisation (Re)claim.

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