La France a du mal avec les règles du hijab lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques

  • Il cherche à trouver un moyen de permettre à la coureuse musulmane française Sela de porter le hijab
  • Un dilemme se pose à cause des lois françaises qui imposent la laïcité
  • « Nous devons être créatifs pour trouver des solutions » tout en gardant un œil sur le monde
  • Les athlètes féminines étrangères qui portent le hijab ne sont pas concernées par les règles

PARIS, 24 juillet (Reuters) – Le gouvernement français et les responsables olympiques ont déclaré mercredi qu’ils cherchaient une solution innovante pour permettre au coureur musulman français Sonkamba Sylla de porter un hijab lors de la cérémonie d’ouverture tout en respectant les lois de laïcité du pays.

Des milliers d’athlètes, dont certains portent le hijab, arrivent aux Jeux olympiques de Paris, soulignant les tensions en France sur l’identité nationale et la discrimination perçue à l’égard des musulmans.

Sela, membre de l’équipe française de relais 400 mètres, a écrit lundi sur son compte Instagram que son hijab – un couvre-chef porté par de nombreuses femmes musulmanes – l’empêcherait de se présenter à la grande cérémonie d’ouverture de vendredi le long de la Seine.

« Vous avez été sélectionnée pour les Jeux Olympiques organisés dans votre pays, mais vous ne pouvez pas participer à la cérémonie d’ouverture car vous portez un foulard sur la tête », a posté Sela sur son compte.

Elle n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

La France, qui abrite la plus grande minorité musulmane d’Europe, applique des lois pour protéger le principe de laïcité, selon lesquelles il est interdit aux fonctionnaires et aux écoliers de porter des symboles et des vêtements religieux dans les institutions publiques. Les groupes de défense des droits de l’homme affirment que ces règles sont effectivement discriminatoires à l’égard des musulmans.

Désireux d’éviter tout embarras local devant le monde entier, les responsables du gouvernement français et du Comité olympique se sont déclarés prêts à trouver une solution pour Silla, même si l’on ne sait toujours pas exactement quelle est cette solution.

« Nos citoyens attendent de nous que nous suivions ces principes de laïcité, mais nous devons également faire preuve de créativité pour trouver des solutions qui permettent à chacun de se sentir bien », a déclaré mercredi Amelia Odea Castera, ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, ajoutant que Cela  » comprend nos principes et nos règles.

Les athlètes étrangers ne sont pas concernés par les règles de laïcité.

David Lapartienne, président du Comité olympique français, a déclaré que l’équipe de France olympique « s’engage dans une mission de service public et est à ce titre tenue au respect de la laïcité ».

Il a reconnu que l’approche française était « parfois mal comprise dans d’autres pays », mais a déclaré qu’il était encore temps de trouver des solutions avant le dîner.

Selon Human Rights Watch, de nombreuses autorités sportives françaises ont interdit aux femmes de porter des couvre-chefs religieux, comme c’est le cas dans le football, le basket-ball, le judo et la boxe.

Le Comité International Olympique n’a pas de règles interdisant le port de couvre-chefs religieux.

Maria Hurtado, porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a critiqué le gouvernement français en septembre de l’année dernière pour sa position sur le hijab des athlètes français pendant les Jeux Olympiques, déclarant : « Personne ne devrait imposer aux femmes ce qu’elles doivent porter ou pas porter. »

Le journal Le Parisien a rapporté que Sela pourrait participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques avec un chapeau.

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Préparé par Lily Forodi, édité par Mark Heinrich

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Leila Foroudi couvre les questions de race, de justice sociale et d’inégalités en Europe. Elle vit à Paris. Depuis qu’elle a rejoint Reuters en 2021, elle a rendu compte du maintien de l’ordre, du racisme, des droits des immigrants et des minorités et des mouvements sociaux. Elle a auparavant travaillé comme journaliste indépendante basée en Tunisie, couvrant la politique, la migration et l’environnement en Afrique du Nord. Elle a terminé sa maîtrise en race, ethnicité et conflits au Trinity College de Dublin en 2016.

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