Alors que la querelle diplomatique entre Rabat, Madrid et Berlin à propos du Sahara se poursuit et que les relations du royaume avec la France sont confrontées à des tentatives de déstabilisation en raison d’allégations d’espionnage, l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (Stiftung Wissenschaft und Politik/SWP) intervient pour ajouter du carburant. sur le feu.
Dans une analyse publiée par le Parti socialiste des travailleurs, qui conseille le Bundestag et le gouvernement allemand, Isabelle Werrenfels s’est déclarée préoccupée par l’influence économique et politique régionale croissante du Maroc.
Elle a appelé l’Union européenne à « cesser de soutenir la croissance et le développement économique du Maroc », ce qu’elle accuse de l’échec de l’Algérie et de la Tunisie à décoller.
« Le Maroc avance à un rythme rapide, laissant derrière lui ses voisins l’Algérie et la Tunisie », a déclaré Fernfels, notant que si la Tunisie tombe dans l’oubli et l’insignifiance, l’Algérie essaie de surmonter les difficultés auxquelles elle est confrontée et de rattraper le Maroc.
Selon elle, cette situation de déséquilibre est exacerbée car les pays européens ont tendance à travailler individuellement avec les pays du Maghreb. Pour inverser cette tendance, il a appelé à une coopération triangulaire avec les pays du Maghreb afin de remédier au sentiment croissant de futilité de l’Algérie, de stimuler l’économie tunisienne et de contenir les « ambitions hégémoniques » du Maroc, atténuant ainsi la dynamique négative de la concurrence.
Isabel Ferenfels est l’une des partisanes de l’élargissement du mandat de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits de l’homme et la renégociation du partenariat économique UE-Maroc.
En mai, Rabat a rappelé son ambassadeur à Berlin pour des consultations pour protester contre les « actions hostiles » de l’Allemagne visant à saper les intérêts du royaume nord-africain après que les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
En réponse, l’ambassade d’Allemagne à Rabat a suspendu les visas Schengen pour les citoyens marocains, tandis que Berlin a bloqué 1,5 milliard d’euros de soutien financier (y compris des subventions et des prêts) destinés à l’agriculture marocaine.