Des correspondants de l’Agence France-Presse ont rapporté que la police algérienne avait empêché vendredi une marche de protestation en faveur de la démocratie dans la capitale algérienne et arrêté plusieurs personnes, dont des journalistes, dont un photographe de l’AFP.
Les manifestants se préparaient à participer à l’hebdomadaire Mobilité Pour protester contre le mouvement lorsqu’ils étaient surpeuplés et détenus par la police centre de la villeUn journaliste de l’AFP et d’autres témoins ont déclaré.
Un photographe de l’AFP, Riad Karamdi, a été arrêté dans le quartier ouvrier de Bab El-Wad pour vérifier son identité et conduit au poste de police.
Il a été libéré dans la soirée après huit heures d’arrestation.
« Nous avons été bien traités, mais il était très fatigué », a déclaré Kramdi après sa libération.
Une dizaine d’autres journalistes et photographes ont également été arrêtés, dont Khaled Dirarini, correspondant de TV5 Monde en français et le surveillant de la liberté de la presse Reporters sans frontières (Reporters sans frontières), selon le groupe de défense des droits des prisonniers CNLD.
Les médias en ligne ont rapporté que certains des détenus avaient été libérés plus tard dans la journée, y compris Drareni.
Drarini, qui est également le fondateur du site d’information Casbah Tribune, est devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse en Algérie après avoir été emprisonné pendant près d’un an.
« Un certain nombre de journalistes ont été arrêtés et empêchés de couvrir la manifestation d’Al-Hirak 117, tandis que les forces de sécurité se sont occupées à peu près d’autres », a écrit Reporters sans frontières sur Twitter.
Un journaliste vidéo travaillant pour Reuters ferait également partie des détenus.
Malade dominateur
Plusieurs dizaines de manifestants ont réussi à organiser une manifestation, scandant « un civil, pas un état militaire ».
Les marches ont commencé dans d’autres villes algériennes, notamment Oran, Bejaia et Tizi Ouzou dans la région nord de la Kabylie.
Le CNLD rapporte que de nombreuses personnes ont été arrêtées à travers le pays, des militants du Hirak aux personnalités de l’opposition, dont Mohsen Bel Abbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).
Le ministère de l’Intérieur a déclaré cette semaine que les organisateurs des manifestations du Hirak devraient informer les autorités des manifestations à l’avance, une décision qui intervient alors que la pression gouvernementale croissante sur le mouvement approche à l’approche de la date des élections.
« Les organisateurs du rallye doivent notifier aux autorités concernées les noms des organisateurs de la marche, l’heure de début et de fin, la trajectoire de vol et les logos », indique un communiqué du ministère.
Elle a ajouté que le non-respect de ces règles rendait la marche illégale et entraînerait une punition.
Le mouvement Hirak, sans leadership et largement désorganisé, a été lancé en 2019 en raison de la candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat.
Le despote malade a été contraint de démissionner après des semaines, mais le mouvement a poursuivi ses manifestations, exigeant une réforme globale du système au pouvoir en place depuis l’indépendance de l’Algérie de la France en 1962.
Les marches ont été suspendues pendant près d’un an en raison de la pandémie de coronavirus, mais les manifestants sont revenus dans la rue depuis février alors que le mouvement a repris son élan.
Le mouvement a rejeté les élections législatives anticipées prévues le 12 juin et les organisations de défense des droits humains ont mis en garde contre une répression accrue à l’approche des élections.
CNLD affirme que plus de 70 personnes sont actuellement emprisonnées en raison du mouvement ou des problèmes liés à la liberté d’expression.
Dans un communiqué vendredi, la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme a appelé les autorités algériennes à respecter les droits de l’homme « pour arrêter la répression et libérer tous les prisonniers d’opinion et les journalistes ».
(AFP)