MOSCOU (Reuters) – Le plus haut diplomate russe a déclaré mercredi aux voisins de l’Afghanistan qu’il refusait d’accueillir les forces américaines ou de l’OTAN après leur retrait d’Afghanistan.
Le Kremlin s’inquiète du risque que des militants islamistes s’infiltrent en Asie centrale depuis l’Afghanistan et redoute l’idée que l’Occident prenne pied dans une région qui faisait autrefois partie de l’Union soviétique.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré : « Nous (…) appelons les pays voisins de l’Afghanistan à ne pas autoriser une présence militaire des forces américaines et des forces de l’OTAN qui envisagent de s’y installer après avoir quitté le territoire afghan ».
Les remarques du diplomate sont intervenues dans un discours par liaison vidéo lors d’une conférence tenue à Téhéran sur l’Afghanistan, à laquelle ont participé la Chine, l’Iran, le Pakistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.
Lavrov a déclaré qu’il était important de limiter et de contrôler les flux migratoires en provenance d’Afghanistan et que des éléments criminels et terroristes tentaient déjà d’entrer chez les voisins de l’Afghanistan en se faisant passer pour des réfugiés.
Moscou considère l’ancienne région soviétique comme le flanc sud de la défense, mais le président Vladimir Poutine a proposé à Washington en juin l’utilisation de bases militaires russes en Asie centrale, selon des sources du journal Kommersant.
La Russie exploite sa plus grande base militaire étrangère au Tadjikistan, qui a une longue frontière avec l’Afghanistan, et y a étendu sa présence de troupes et de matériel militaire depuis que les talibans ont pris le pouvoir.
(Reportage par Maria Kislyova ; écriture par Tom Palmforth ; édition par Andrew Osborne)
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