La Tunisie, l'Algérie et la Libye tiennent une réunion « consultative » pour former une nouvelle alliance régionale
Tunis, 23 avril 2024 (BSS/AFP) – La Tunisie a tenu lundi une « première réunion consultative » dans sa capitale Tunis avec les dirigeants algériens et libyens dans l’espoir d’établir une nouvelle alliance régionale maghrébine.
Aucun dirigeant du Maroc ou de la Mauritanie n'a assisté à la réunion qui se tient tous les trois mois.
L'alliance vise à promouvoir la sécurité, la stabilité et le développement dans la région, a lu le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar, dans un communiqué.
La réunion s'est conclue lorsque le président algérien Abdelmajid Debon, le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Al-Menfi et le président tunisien Qais Said se sont rencontrés lors d'un sommet sur l'énergie en Algérie le mois dernier.
« La consultation ne doit pas se limiter aux questions politiques mais doit englober tous les domaines du développement économique et social pour les peuples des trois pays », a lu Ammar dans le communiqué.
Lorsque la réunion a été annoncée la semaine dernière, les médias marocains ont déclaré qu'elle faisait partie de l'objectif de l'Algérie de construire une « alliance maghrébine » contre son rival régional, le Maroc.
Le président algérien Debon a déclaré plus tôt ce mois-ci que la formation de l'alliance « n'était contre aucun autre État » et que la porte était ouverte à « notre voisin de l'ouest », faisant référence au Maroc.
Son chef diplomatique, Ahmed Attaf, a soutenu cette initiative, affirmant qu'elle comblerait le vide laissé par l'Union du Maghreb arabe (UMA), fondée au Maroc en 1989.
L'UMA a été créée pour rapprocher les pays de la région et promouvoir leurs intérêts politiques et économiques communs.
Mais les tensions croissantes entre l’Algérie et le Maroc, notamment à propos du conflit du Sahara occidental, ont plongé l’organisation dans une chute libre.
Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques en 2021 après l'accord de normalisation entre le Maroc et Israël.
La réunion de lundi a également souligné le « danger d'une intervention étrangère au Sahel et dans le désert du Sahara ».
Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Dormanin, en visite au Maroc le même jour, a salué l'aide et la coopération du royaume dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, contrainte de retirer ses troupes en 2022 et après les coups d'État militaires au Mali, au Niger et au Burkina. Paso
La réunion de lundi a appelé à un « rejet total de toute intervention étrangère dans les affaires libyennes », a déclaré Ammar dans son communiqué, ainsi qu'à « des élections qui sauvegardent l'unité libyenne et sa sécurité régionale ».
Il s'est également engagé à « protéger les frontières communes des dangers et des impacts de la migration irrégulière, entre autres crimes organisés ».