L’Afrique fait pression pour une réforme du système financier mondial « injuste »

Le président kenyan William Ruto affirme que le rythme du développement de l’Afrique est en retard par rapport à son potentiel. Photographie : Simon Maina/AFP
Source : Agence France-Presse

Il est urgent de réformer le système financier mondial « injuste », qui punit les pays africains avec des taux d’emprunt élevés, ont déclaré les dirigeants lors d’un important rassemblement économique africain au Kenya cette semaine.

De tels appels se sont multipliés alors que les pays africains sont aux prises avec des niveaux d’endettement parfois écrasants pour financer leur développement, ainsi qu’avec des taux de change souvent instables.

La Banque africaine de développement (BAD) s’attend à ce que l’économie globale du continent croisse de 3,7 pour cent cette année, une performance louable compte tenu de la situation mondiale mais insuffisante compte tenu de la croissance démographique.

Le président kenyan William Ruto a déclaré mercredi lors d’une cérémonie officielle que pour « transformer l’Afrique » – thème des réunions annuelles de la Banque africaine de développement à Nairobi – les gouvernements de tout le continent ont besoin de vastes ressources financières.

« Cependant, nous sommes confrontés à l’obstacle majeur d’une architecture financière mondiale qui est fondamentalement incompatible avec nos aspirations », a-t-il ajouté.

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Ruto a déploré que les pays africains soient contraints d’emprunter sur les marchés des capitaux à des taux d’intérêt bien plus élevés que ceux payés par le reste du monde, « souvent jusqu’à huit à dix fois », en raison de ce système « injuste ».

Après plusieurs années d’accès restreint aux marchés internationaux, le Kenya, puissance économique régionale, a levé en février 1,5 milliard de dollars de nouvelles euro-obligations à un taux d’intérêt d’environ 10 %.

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En revanche, le rendement des obligations d’État françaises à 10 ans se situe actuellement autour de 3 %.

Le président nigérian de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a également critiqué la « soi-disant prime de risque africaine » qui oblige les pays du continent à emprunter de l’argent à des taux plus élevés que d’autres pays ayant des notations de crédit similaires.

Il a déclaré lundi lors d’une conférence de presse que, selon le Programme des Nations Unies pour le développement, « si les risques auxquels l’Afrique est confrontée étaient correctement et équitablement évalués… les pays africains économiseraient 75 milliards de dollars par an rien qu’en service de la dette ».

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L’économiste nigérian a également déclaré mercredi que la croissance du PIB réel de l’Afrique est estimée à 3,7 % cette année et à 4,3 % en 2025, après une augmentation de 3,1 % l’année dernière, malgré plusieurs « vents contraires ».

Mais Ruto, qui a dirigé les appels africains en faveur de changements dans le système financier mondial, a averti que « le rythme du développement africain reste loin de son potentiel indéniable ».

Source : Agence France-Presse

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