En tant que pays à économie rentière, l’Algérie a longtemps cherché à gagner de l’influence en Afrique et dans la région arabe grâce à une aide en espèces à une époque où le pétrole est cher. Après des années d’inactivité diplomatique sous l’ère Bouteflika, le système militaire recyclé tente la même recette, mais l’argent est épuisé.
L’Algérie a initialement fait don de 100 millions de dollars au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et a ensuite accepté un prêt de 300 millions de dollars à la Tunisie voisine, exaspérant les économistes algériens, qui ont décrit le don comme frappant l’Algérie au-dessus de son poids économique.
L’ère de l’utilisation de dons pour acheter de l’effet de levier est révolue. A travers ces manœuvres, le régime militaire algérien compte redorer son blason en affichant son soutien à la Palestine ou gagner un soutien aux séparatistes du Polisario en faisant entrer la Tunisie dans l’orbite d’Alger.
On pourrait penser que l’Algérie est un pays développé qui peut accorder 400 millions de dollars de prêts et de dons et que ses finances sont saines.
Le PIB de l’Algérie a chuté de plus de 40 % depuis 2014 à près de 140 milliards de dollars l’an dernier, et le pays a englouti ses réserves de change, qui sont passées de 200 milliards de dollars à près de 30 milliards de dollars actuellement.
Le pays, qui dépend du pétrole et du gaz pour 98 % de ses exportations, a connu une baisse de ses ventes d’hydrocarbures en raison d’une forte hausse de la consommation intérieure qui rend toute hausse des prix du pétrole négligeable dans le budget de l’État.
Alors que l’Algérie fournit l’argent des contribuables à la Tunisie et à la Palestine, l’Algérie a imposé une politique stricte de restriction des importations qui a affecté la nourriture, les médicaments et même les voitures neuves.
Le résultat se traduit par de longues files de personnes attendant un litre de lait ou un kilo de pommes de terre alors que les prix des voitures d’occasion ont augmenté faute de voitures neuves.
La diplomatie régionale n’est que le reflet de la situation intérieure. L’Algérie ne peut pas faire pression pour une diplomatie agressive après des années d’absence alors que son pays est en plein désarroi.
L’Algérie ne peut se contenter d’aspirer à servir de médiateur entre l’Egypte et l’Ethiopie alors qu’elle a créé et provoqué une crise avec son voisin le Maroc.
L’Algérie, qui représente tout ce qui ne va pas avec l’économie africaine, est dans une situation financière, économique, politique et sociale très malheureuse et doit d’abord résoudre ses problèmes car l’ère de l’influence par la charité est révolue.
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