L’Algérie annule la licence d’exploitation de France 24 (médias d’Etat)

Le ministère algérien de la Communication a indiqué dimanche que l’Algérie avait annulé l’accréditation de France 24, au lendemain des élections législatives dans l’ancienne colonie française.

Le porte-parole du ministère et du gouvernement, Ammar Belhimer, a déclaré, dans des déclarations relayées par l’agence de presse algérienne, que cette décision était due à « l’hostilité claire et répétée de la chaîne d’information par satellite envers notre pays et ses institutions ».

La chaîne a déclaré que les autorités avaient donné à la chaîne un dernier avertissement le 13 mars concernant sa « couverture des rassemblements du vendredi » du mouvement de protestation antigouvernemental de longue date.

Dans un communiqué publié dimanche, la radio publique s’est déclarée « surprise de n’avoir reçu aucune explication » sur cette démarche, soulignant que « nous couvrons l’actualité algérienne avec transparence, indépendance et honnêteté ».

Le gouvernement français, qui entretient des relations tendues avec l’Algérie, n’a pas immédiatement commenté.

Les journalistes étrangers et locaux en Algérie sont souvent confrontés à des procédures bureaucratiques et peu claires pour obtenir un permis de travail.

Reporters sans frontières classe l’Algérie au 146e rang sur 180 pays et territoires dans son Classement mondial de la liberté de la presse 2020, en baisse de 27 places par rapport à 2015.

Le retrait de l’accréditation de France 24 est intervenu un jour après la tenue d’élections législatives dans ce pays d’Afrique du Nord, au cours desquelles environ 70% des électeurs se sont abstenus de voter, selon les chiffres officiels.

Elle intervient également dans un contexte de pression officielle croissante sur le mouvement et d’une série d’arrestations de journalistes et de personnalités de l’opposition.

Bien que l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika ait démissionné en 2019 face aux manifestations anti-régime, les manifestations ont continué à exiger une réforme du système au pouvoir depuis l’indépendance de la France en 1962.

Les autorités affirment que les principales revendications du mouvement ont été satisfaites et accusent les manifestants restants de travailler contre les intérêts de l’Algérie.

bur-agr / gk / par / pjm

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