ALGER (Reuters) – L’Algérie reprendra ses importations de voitures après qu’une interdiction n’a pas réussi à réduire la facture des importations, a annoncé dimanche le gouvernement algérien, alors que le membre nord-africain de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole tente de freiner ses dépenses pour contrer la baisse des revenus énergétiques .
Le gouvernement a déclaré dans un communiqué que le plan permettant aux concessionnaires automobiles de reprendre les importations a été approuvé lors d’un conseil des ministres présidé par le président Abdelmadjid Tebboune.
L’interdiction a été introduite en 2014 sous le président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné en avril de l’année dernière après des pressions de l’armée et des manifestations de masse exigeant la destitution de l’élite dirigeante et la poursuite des personnes soupçonnées de corruption.
La décision d’arrêter d’acheter à l’étranger fait suite à une augmentation de la facture des importations, qui a coïncidé avec une baisse des revenus énergétiques due à la baisse des prix internationaux du pétrole brut.
L’interdiction a été remplacée par des partenariats entre des responsables commerciaux algériens et des constructeurs automobiles étrangers pour lancer des opérations d’assemblage locales. Mais cette mesure n’a pas réussi à réduire la facture car la plupart des pièces automobiles ont été importées et les prix locaux des voitures ont augmenté.
Les partenaires locaux détiennent une participation majoritaire dans ces pools conformément à la loi algérienne, et la plupart de ces investisseurs privés sont détenus depuis des mois pour leur implication présumée dans la corruption.
Afin d’encourager les usines automobiles à utiliser des pièces locales, les complexes à forte intégration locale seront exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée, selon le communiqué.
Tebboune, qui a été élu en décembre dernier, s’est engagé à améliorer le niveau de vie des Algériens et à mettre en œuvre des réformes économiques et politiques pour diversifier l’économie loin du pétrole et du gaz.
Cela inclut des mesures qui permettent essentiellement aux étrangers d’acquérir des participations majoritaires dans des secteurs non stratégiques. Les détails n’ont pas encore été annoncés, mais le gouvernement a déclaré que l’énergie resterait un secteur stratégique.
(Reportage de Hamid Ould Ahmed). Montage par Peter Kony