L'Algérie ouvre un nouveau front dans l'hostilité économique contre le Maroc

Rabat-

Dans les hostilités contre le Maroc, l'Algérie a ouvert un nouveau front, l'Association professionnelle algérienne des banques et établissements financiers (ABEF) ayant annoncé sa décision d'interdire toute opération de transbordement ou de transit par les ports marocains.

L'ABEF a annoncé cette décision dans une brève note, affirmant qu'elle rejette tout « processus de localisation des contrats de transport impliquant un transbordement/transit via les ports marocains ».

Les « opérations de transfert » désignent le déchargement et le chargement de marchandises d'un navire à un autre, pour lesquels le port perçoit une somme modique.

« En outre, avant toute localisation, il est nécessaire d'inviter vos intérêts concernés à garantir, avec les opérateurs économiques, qu'il n'y ait pas de transbordement/transit par les ports marocains », ajoute la notification de l'ABEF.

Cette décision risque d’alourdir le fardeau financier des grandes compagnies maritimes internationales, notamment celles transportant des marchandises de l’Amérique du Sud vers l’Algérie.

La décision de l'ABEF intervient au moment où l'Algérie intensifie sa campagne hostile contre le Maroc et sa souveraineté sur ses provinces du sud de la région du Sahara occidental.

Le principal problème à l’origine du conflit n’est pas nouveau. Le Maroc prétend depuis longtemps que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole riche en ressources en Afrique de l’Ouest, fait partie de son territoire.

Rabat a fait de la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur la région son principal objectif diplomatique.

D’un autre côté, l’Algérie a continué de soutenir le Front Polisario séparatiste, qui lutte depuis le début des années 1970 pour le contrôle de ce qu’elle appelle la République arabe sahraouie.

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Outre la décision de l'ABEF, l'Algérie avait précédemment décidé de fermer son espace aérien avec le Maroc en 2021.

Cette décision intervient peu après une décision algérienne de rompre les relations bilatérales avec Rabat, la rendant responsable des incendies de forêt qui ont ravagé plusieurs États algériens cette année-là.

Le Maroc a qualifié les allégations de l'Algérie de sans fondement, soulignant qu'il restera un partenaire fidèle des Algériens.

En mai 2021, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a également ordonné la « résiliation immédiate » des contrats avec les entreprises marocaines. Il a demandé au ministère des Finances de cesser de transférer les bénéfices liés à ces contrats aux opérateurs marocains « qui sont sur le point de faire pression sur les ennemis de l’Algérie ».

Tebboune a ensuite appelé les entreprises algériennes à faire preuve « de responsabilité et de prudence dans leurs relations avec les partenaires étrangers, tout en veillant à ce que les intérêts suprêmes de l’État soient préservés en toutes circonstances ».

Les frontières terrestres entre les deux pays sont également fermées depuis 1994.

En décembre, le ministre algérien des Affaires étrangères affirmait, dans un entretien à la plateforme « Atheer » d'Al Jazeera, que son pays cherchait à mettre fin aux tensions avec le Maroc.

Ces allégations surviennent alors que l'Algérie est réticente à engager un dialogue franc et direct avec le Maroc pour sortir de l'impasse politique.

Le Maroc renouvelle depuis plusieurs années son initiative de dialogue.

En 2018, le roi Mohammed VI a appelé au dialogue et renouvelé son initiative à plusieurs reprises, notamment en 2022.

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Le roi a également réitéré cet appel lors d'un discours télévisé en juillet dernier, soulignant l'engagement du Maroc à s'engager dans tous les efforts visant à mettre fin à la crise entre les deux pays.

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