ALGER (Reuters) – Le gouvernement algérien, confronté à des pressions financières après la chute des revenus énergétiques, a annoncé mardi qu’il lancerait un nouveau plan économique pour réduire la dépendance au pétrole et au gaz et donner un plus grand rôle au secteur privé.
Le président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre, s’est engagé à plusieurs reprises à réformer l’économie dépendante du pétrole en développant le secteur non énergétique et en recherchant de nouvelles sources de financement.
Une nouvelle baisse des bénéfices du pétrole et du gaz pendant la pandémie de coronavirus a contraint le gouvernement à réduire les dépenses publiques et à reporter les projets d’investissement prévus dans des secteurs tels que l’énergie.
La présidence a indiqué dans un communiqué que le nouveau « plan de relance économique et sociale » avait été discuté lors d’une réunion présidée par Tebboune et en présence du Premier ministre et des ministres de l’Énergie, des Finances, des Mines, de l’Agriculture et du Commerce.
Le communiqué citant Tebboune a déclaré lors de la réunion que « la construction d’une nouvelle économie réelle nécessite de lancer des initiatives, de les libérer de la bureaucratie et de réviser les textes juridiques existants ».
Il a ajouté : « Il ne devrait y avoir aucune distinction entre les secteurs public et privé dans la création de richesse et d’emplois.
Le nouveau plan maintiendra la politique de subventions du pays inchangée. Le gouvernement subventionne à peu près tout, des denrées alimentaires de base au logement, en passant par les médicaments et le carburant.
« Ce plan doit préserver le caractère social de l’Etat et protéger le pouvoir d’achat des citoyens, en particulier la classe vulnérable », a déclaré Tebboune.
Le communiqué indique que les autorités révéleront plus de détails sur le plan après l’approbation finale du gouvernement dans les prochains jours avant de le présenter aux hommes d’affaires pour discussion.
Le plan intervient au milieu des préparatifs d’un référendum plus tard cette année sur les amendements à la constitution pour renforcer les libertés et donner au parlement plus de pouvoirs dans le cadre des réformes politiques.
Cela est intervenu après plus d’un an de manifestations de masse exigeant le retrait de l’élite dirigeante et la poursuite des personnes impliquées dans la corruption, forçant le président vétéran Abdelaziz Bouteflika à mettre fin à ses 20 ans de règne en avril 2019.
Le gouvernement a interdit les manifestations à la mi-mars pour freiner la propagation du nouveau coronavirus.
(Reportage de Hamid Ould Ahmed). Montage par Bill Bercrot
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