L’Algérie a décidé de réduire au minimum sa coopération sécuritaire avec l’Espagne, pour tenter d’intensifier la pression sur Madrid à propos de sa position sur le Sahara Occidental.
Les tensions entre l’Algérie et Madrid augmentent en raison des récents commentaires espagnols sur le Sahara Occidental alors que l’Espagne a abordé la position du Maroc sur le conflit là-bas.
En mars, l’Algérie a rappelé son ambassadeur de Madrid pour protester contre la décision de l’Espagne.
En avril, le Front Polisario soutenu par l’Algérie, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, a déclaré qu’il rompait ses liens avec l’Espagne après que Madrid ait soutenu le plan du Maroc accordant l’autonomie à l’ancienne colonie espagnole.
Des sources bien informées ont déclaré à Asharq Al-Awsat que la coopération judiciaire et sécuritaire est minime entre les deux pays dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, de la remise des personnes recherchées à la justice et de la lutte contre l’immigration clandestine.
Ils ont souligné que la décision de l’Algérie reflète le malaise de Madrid face aux menaces et aux dangers auxquels est confrontée la région méditerranéenne.
En juin, l’Algérie a suspendu le commerce extérieur de produits et services avec l’Espagne. Il a également suspendu un traité d’amitié vieux de 20 ans avec l’Espagne qui obligeait les deux parties à coopérer pour contrôler les flux migratoires et interdit les importations en provenance d’Espagne.
L’année dernière, les exportations espagnoles vers l’Algérie ont totalisé 1,8 milliard d’euros (1,95 milliard de dollars) tandis que les importations ont totalisé 4,7 milliards, dont la quasi-totalité provenait de l’approvisionnement en gaz.
Des sources ont déclaré que l’alliance de sécurité entre les deux pays a été « sapée », notant que l’Algérie a maintenu un faible niveau d’échange d’informations sur les éléments terroristes et les groupes auxquels ils appartiennent, ainsi que des vagues de migration irrégulière par lesquelles les terroristes arrivent en Espagne. .
Les deux pays ont signé des accords judiciaires prévoyant l’extradition et l’échange d’expériences entre instances judiciaires.