Alger, Algérie (AFP) – Le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a présenté sa démission jeudi après les élections législatives du 12 juin, mais a été chargé de rester en poste jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.
Lors d’une réunion, le président Abdelmadjid Tebboune lui a demandé de continuer à gérer les affaires jusqu’à la formation du nouveau gouvernement, une tâche qui doit être achevée dans les 30 jours.
Les élections ont vu le FLN, le plus ancien parti d’Afrique du Nord, considéré comme impopulaire auprès des électeurs – avec le plus de sièges.
Un boycott appelé par des manifestants pro-démocratie dans le Hirak et les partis d’opposition traditionnels a contribué à un taux de participation record de 23% dans ce qui a été décrit comme une élection à enjeux élevés.
Le nouveau Premier ministre est généralement choisi dans les rangs du Front nationaliste de libération nationale, qui était jusqu’en 1989 le seul parti politique du pays.
Le Conseil constitutionnel algérien a annoncé mercredi, après vérification des résultats, que le parti Front de libération nationale a perdu de sa force lors des élections, mais il a tout de même remporté 98 des 407 sièges de la chambre basse. Les indépendants ont remporté 84 sièges. Le Mouvement islamique modéré pour une société pacifique a remporté 65 sièges.
Tebboune, qui a décrit les élections comme faisant partie de sa tentative de construire une « nouvelle Algérie », a indiqué qu’il souhaitait un gouvernement de consensus national. Placer un nouveau visage plus jeune au parlement algérien, où les sièges ont été trafiqués dans le passé dans le cadre d’une fraude électorale généralisée, était l’un des objectifs des élections anticipées.
Tebboune est devenu président après la démission d’Abdelaziz Bouteflika en 2019 après deux décennies au pouvoir, sous la pression des rassemblements hebdomadaires du Hirak. Cependant, les manifestations du Hirak ont été pratiquement interdites sous Tebboune, qui affirme que le mouvement a été infiltré par des mouvements cherchant à faire tomber l’Algérie.
Des dizaines de manifestants du mouvement ont été emprisonnés. Il en va de même d’anciens fonctionnaires qui se sont enrichis sous Bouteflika dans des stratagèmes de corruption généralisés, y compris d’anciens ministres du Front de libération nationale.