Algérie: La chef de l’opposition Louisa Hanoun quitte l’élection présidentielle en raison d’une action « injuste »
Les candidats de l’opposition ont critiqué le processus administratif « lent et inefficace », le qualifiant d’entrave à la collecte des signatures et des soutiens.
La chef de l’opposition algérienne Louisa Hanoun vote à l’élection présidentielle du 9 avril 2009 à Alger. [Getty]
En Algérie, un leader de l’opposition s’est retiré de la prochaine élection présidentielle, plusieurs candidats ayant critiqué les conditions « injustes » et une structure législative non démocratique.
« Le Parti travailliste ne peut pas participer à un processus électoral qui ne garantit pas la liberté absolue d’éligibilité sans exclusion et qui prive les citoyens du droit de choisir librement. » dit Louisa Hanoun, dirigeante du Parti des travailleurs algériens (trotskiste), le 13 juillet.
Hanoun, une figure éminente de l’opposition dans cet État nord-africain, a été arrêté en mai 2019 au plus fort du soulèvement du Hirak et accusé de complot contre le gouvernement et l’armée.
Après près de dix mois de prison, elle a été libérée et libérée.
La décision de Hannoun intervient après que le président algérien Abdelmadjid Debon a annoncé son intention de se représenter lors de l’élection présidentielle du 7 septembre.
L’homme politique de 78 ans a exprimé sa volonté de briguer un autre mandat basé sur « plusieurs organisations politiques et apolitiques et la volonté de la jeunesse ».
Le chef du Parti des travailleurs algériens accuse « l’intention d’exclure le Parti travailliste de l’élection présidentielle et de porter atteinte au droit du peuple à choisir librement entre ses programmes politiques ».
« Contrairement aux récentes élections parlementaires en France et en Angleterre, où les citoyens ont démontré leur capacité à utiliser les élections pour réaliser leurs aspirations politiques et sociales, il est clair que de telles opportunités dépendent du respect de la liberté démocratique qui permet aux citoyens d’exprimer leur volonté », a déclaré le Parlement. » indique un communiqué de presse de l’opposition.
Hanoun, qui s’est présenté aux élections présidentielles en 2004, 2009 et 2014, n’a pas donné plus de détails, mais a noté que sa décision était basée sur les informations qu’il avait reçues.
Début juillet, le principal parti d’opposition du pays, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a annoncé qu’il boycotterait les élections de septembre pour des raisons similaires à celles citées par Hanoon.
Parallèlement, le Front des forces socialistes (FFS) a décidé de participer à l’élection présidentielle algérienne pour la première fois depuis 1999. Youcef Aouchiche, homme politique de 41 ans, sera le candidat officiel du parti pro-amazigh.
Zoubida Assoul, leader du parti Union et Changement et première candidate à se présenter au scrutin, est toujours en lice pour la deuxième place après le mouvement Hiraq, bien qu’elle ait critiqué les « conditions injustes » qui ont entouré le scrutin.
En mars, le palais Mouradiya avait annoncé sa décision d’organiser des élections présidentielles anticipées le samedi 7 septembre 2024, sans donner de raisons pour avancer la date de trois mois.
À partir du 8 juin, les candidats ont commencé à recueillir les 50 000 signatures d’électeurs, ou 600 soutiens, auprès d’élus d’au moins 29 provinces, nécessaires à la vérification de leur candidature. Ils disposent de 40 jours pour soumettre leur dossier de candidature à la Commission électorale. La liste officielle des candidats sera publiée fin juillet et la campagne électorale débutera en août.
La période précédant les élections a rendu le travail des opposants de Debon difficile, ce qui a conduit à spéculer que l’annonce du palais de Mauradia avait pour but de protéger les opposants et d’assurer la victoire de Debon.
Les candidats de l’opposition encore en lice ont critiqué ce qu’ils qualifient de processus administratif « lent et inefficace » qui a entravé la collecte de signatures et de soutiens.
« A Tébessa (nord-est de l’Algérie), des tentatives ont été faites (par des employés de la mairie) pour arrêter les citoyens qui voulaient signer notre candidat, en leur disant que s’ils signaient pour ce manifestant, ils bénéficieraient d’un logement social. » Dit Une source du parti de Hannoun au magazine panafricain Jean Afrique le 10 juillet.