Laurent Binet: « En France, j’ai l’impression d’être perdu dans l’espace » | fiction

LArendt Binet a été l’un des écrivains français les plus réussis de sa génération, L’auteur le plus vendu HHhH, Qui a remporté le Brix Concord au Premier Roman, et La septième fonction du langage, Un roman policier sur le meurtre basé sur la vie et les écrits de Roland Parth. Son dernier, Civilisations, Qui a remporté le Grand Prix de la franchise de l’Académie en Roumanie en 2019, est un contre-roman, la course folle d’un livre qui bouleverse l’histoire. Dans le monde du verre de Binet, les Vikings découvrent l’Amérique, et Christophe Colomb ne la rend jamais en Espagne, tandis que le roi inca Adahulba envahit l’Europe, tandis que Cervantès est exilé à Cuba. Le livre a été traduit par Sam Taylor, un collaborateur de longue date de Binet.

Comment avez-vous eu l’idée d’écrire quelque chose de négatif?
C’était vraiment accidentel. Il m’a invité à un salon du livre à Lima. J’ai hésité à y aller, mais je suis allé au Pérou et j’ai trouvé l’histoire du succès de Pizarro, qui est vraiment une histoire incroyable – il était impossible pour 200 personnes de capturer ce vaste espace comme Cortez l’a fait au Mexique. Je suis allé dans les musées de Lima et j’étais fasciné par la culture précolombienne. Quand je suis rentré en France, je lisais sur ce sujet et quelqu’un m’a donné un livre écrit par Jared Diamond. Armes à feu, germes et acier. Dans ce livre, il y avait un chapitre sur leur rencontre à Adahulba, Pizarro et Cajamarca. Diamond demande pourquoi Pizarro vient au Pérou pour attraper Adahulpa, Adahulpa ne vient pas en Espagne pour capturer Charles V d’Espagne. Cette phrase particulière m’a donné une idée pour tout le livre.

Comment avez-vous décidé quoi changer et quoi continuer?
Je considérais cela comme un jeu. J’ai essayé d’être très systématique. Jared Diamond dit que les Amérindiens ont gagné si facilement parce que les chevaux, le fer et les anticorps manquaient de trois choses. Donc, en amenant les Vikings en Amérique avant – je me suis décidé à apporter tout cela avec eux. Ensuite, j’ai essayé de tirer le fil: donc si ces trois choses étaient en eux, Colomb serait en grand danger pendant son voyage, pour ne jamais revenir en Espagne. L’Espagne et le Portugal changent donc. Et bien d’autres encore.

Mon modèle est de réfléchir à la façon dont Cortes et Pizarro ont conquis des empires avec 200 hommes chacun; Ils réfléchissent à la façon dont ils ont formé des alliances avec certaines tribus marginalisées. Le jeu consiste à savoir comment le mettre en œuvre sous une forme miroir en Europe. Adahulba voit donc une alliance avec les juifs et les musulmans en Espagne, les paysans allemands et les divisions religieuses. J’ai continué à trouver ces lettres puissantes. Même si je dois dire que j’ai eu des maux de tête occasionnels, j’ai vraiment apprécié le match. J’ai essayé de ne pas être dupe, de ne pas éviter des choses qui ne correspondaient pas à mon histoire, mais j’ai continué à creuser jusqu’à ce que je l’adapte.

Pourquoi sommes-nous attirés par des histoires alternatives?
Il y a une idée qu’ils ne s’arrêteront jamais. Je ne remonte qu’au XVIe siècle, mais vous pouvez suivre le fil du présent, du futur, et le lecteur peut jouer au jeu, en remplissant les éléments que l’auteur ne possède pas. Je voulais terminer avec Cervantes à Cuba parce que je voulais que la fin de mon livre soit le début d’un livre – Don Quichotte aux États-Unis. C’est le résultat ouvert parfait.

Comment as-tu passé la serrure? Cela a-t-il changé vos habitudes de lecture?
Je lis beaucoup. Il y avait tellement de bons livres que j’ai toujours voulu lire et que je n’ai jamais eu. J’ai beaucoup lu Garcia Marquez et j’ai honte de dire que je ne le lirai jamais Cent ans de solitude. Alors je l’ai lu. je lis Sous le volcan Présenté par Malcolm Lori. C’est un excellent livre, mais pas aussi bon que celui de Marquez.

Maintenant en France, j’ai l’impression que nous sommes perdus dans l’espace. Nous avons de nombreux vaccins, mais le processus est très lent. Au Royaume-Uni, vous courez tous pour vous faire vacciner, mais ici en France, c’est loin derrière. Je pense que je ne pourrai pas recevoir mon vaccin avant encore deux ans, ce qui est très triste.

Quels livres y a-t-il sur votre table de chevet?
De Giorgio Vasari La vie des artistes Et stent Histoire de la peinture italienne.

Comment organisez-vous vos livres?
C’est un processus complexe. J’ai la bibliothèque principale où tous les classiques sont classés par ordre chronologique. J’ai des livres liés au projet le plus récent de mon étude, donc il est plein de Cortes, Columbus, Pizarro, Vikings. À côté de mon lit se trouvent des étagères, qui sont mes lectures actuelles. C’est donc une sorte de vague. Quand j’écris mes romans, les livres de mon étude changent. Un jour, très bientôt, je jetterai tous les livres sud-américains et les remplacerai par autre chose. J’ai définitivement une idée pour le prochain roman. Vous pouvez deviner ce que ce sera à partir de la réponse à votre question précédente.

Quels romanciers et écrivains de fiction travaillant aujourd’hui admirez-vous le plus?
Toujours Brett Easton Ellis. J’adore l’écrivain français Ric Vuillard. Il a remporté le Brix Concord il y a quelques années [for The Order of the Day]. C’est un roman inimaginable. Je l’aime. Cela ne compte pas car il est mort maintenant, mais ma plus grande découverte de ces dernières années a été Eduardo Galeno, uruguayen. Il est mort il y a quelques années. Absolument magnifique.

Quel livre donneriez-vous à un enfant de 12 ans?
Peut-être que c’est pour les plus jeunes, mais j’ai adoré La célèbre invasion des ours de Sicile Présenté par Dino Pusatti. J’avais 10 ans quand je l’ai lu et il est resté avec moi.