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Aéroport de Santiago (AFP)
Le Chili a mis en place dimanche un nouvel organe de 155 membres accusés d’avoir rédigé une nouvelle constitution qui éliminerait le pouvoir des mains de l’élite et le répartirait uniformément à travers la nation sud-américaine.
Le processus historique a été retardé de plusieurs heures alors que des manifestants et des forces de police spéciales se sont affrontés dans les rues de Santiago près du lieu de la cérémonie.
La directrice du scrutin Carmen Gloria Valladares a lu les noms de chacun des 155 membres élus en mai.
Ils comprennent des avocats, des enseignants, une femme au foyer, des scientifiques, des travailleurs sociaux et des journalistes. La moitié des femmes, 17 représentent des groupes autochtones.
Mais après que la foule s’est ouverte en chantant l’hymne national, les manifestants ont sifflé et crié « Plus de répression ! Peut être entendu à proximité. Lorsque certains manifestants se sont approchés de la table de Valladolid et que les tensions se sont intensifiées, il a suspendu la séance.
« Nous voulons que la démocratie soit célébrée, pas un problème », a-t-il déclaré.
Des manifestations ont également eu lieu autour de la Plaza Italy, l’épicentre des luttes pour la justice sociale qui ont secoué le Chili en octobre 2019, menant finalement à la décision de créer un nouvel organe pour rédiger une constitution pour changer ce qui a été écrit pendant la dictature d’Augusto Pinochet (1973- 1990).
Ce document antérieur, bien que révisé en 30 ans de démocratie chilienne, était largement influent, considéré comme une source d’inégalité sociale dans un pays, et l’un des plus inégalitaires dans les économies avancées.
Environ 5 000 personnes se sont rassemblées dimanche sur la Plaza Italy.
« Je crois fermement que ce processus contribuera à construire une nation pour tous », a déclaré à l’AFP une employée de banque de 47 ans, Carolina Vergara.
La diversité des 155 membres de l’Assemblée constituante – y compris de nombreux indépendants de gauche sans expérience dans la fonction publique et aucun groupe disposant d’un droit de veto – pourrait rendre inévitables les compromis et les concessions.
Mais la même diversité a inquiété certains, et le groupe peut être pris dans un débat sans fin et peut ne pas être en mesure de répondre aux attentes des gens.
D’autres encore sont optimistes.
Pour la première fois, « tout le pays est représenté, ils vont s’asseoir et parler – nous parlerons du pays que nous voulons », a déclaré à l’AFP l’influent pasteur jésuite Felipe Perios.
La conférence disposera de neuf mois – une prolongation de trois mois est possible – pour mener à bien ses tâches. Le document résultant sera soumis à l’approbation d’un référendum national, qui obligera tous les citoyens à voter.
© 2021 AFP