Rabat, Maroc (AFP) – Le Maroc regrette la décision « totalement injustifiée » de l’Algérie voisine de rompre les relations diplomatiques, a déclaré mercredi le ministère marocain des Affaires étrangères, qualifiant certaines des raisons de l’Algérie de « ridicules ».
L’Algérie a cité une série d’actes d’hostilité présumés pour rompre les liens lorsqu’elle a annoncé sa décision mardi.
Le ministère marocain a indiqué dans un communiqué publié hier soir que cette mesure était « attendue (…) à la lumière de la logique d’escalade observée ces dernières semaines ».
« Le Maroc rejette catégoriquement les prétextes faux, voire absurdes qui le sous-tendent », indique le communiqué.
Le Maroc et l’Algérie sont des alliés des pays occidentaux, et la rupture des liens entre eux pourrait compliquer la diplomatie dans la région et au-delà. Les deux pays jouent un rôle important dans la lutte contre l’extrémisme dans la région voisine du Sahel.
La France, autrefois puissance coloniale en Algérie et au Maroc, a choisi un ton équilibré pour insulter les deux camps.
« L’Algérie et le Maroc sont des amis et des partenaires essentiels de la France », a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. La France reste naturellement attachée à l’approfondissement des relations et du dialogue entre les pays de la région pour consolider la stabilité et la prospérité.
Des voix au Moyen-Orient ont également déploré la rupture des relations.
L’Arabie saoudite a appelé les deux pays à privilégier le dialogue et la diplomatie, affirmant qu’elle espère un revirement le plus rapidement possible. Le Secrétariat général de l’Organisation de la coopération islamique, qui comprend 57 pays et dont le siège est au Royaume d’Arabie saoudite, a appelé à donner la priorité aux intérêts communs et aux relations de bon voisinage. Il a suggéré le dialogue pour résoudre les différends entre l’Algérie et le Maroc.
La décision du gouvernement algérien a couronné une période de tension accrue entre les pays d’Afrique du Nord, embourbés dans des décennies de conflit, avec leurs frontières fermées les uns aux autres.
L’agence de presse officielle algérienne APS a rapporté que le ministre algérien des Affaires étrangères avait notamment dénoncé des « actes d’espionnage de masse et systématiques » de la part du Maroc, faisant référence à des allégations selon lesquelles les services de sécurité du royaume auraient utilisé un logiciel espion Pegasus de fabrication israélienne contre ses fonctionnaires et ses citoyens. Le Maroc nie fermement ces allégations.
L’Algérie s’est également opposée aux déclarations de l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies à la mi-juillet et aux déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères lors d’une visite historique au Maroc dans le cadre de la normalisation des relations entre les deux pays.
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Aya Elbatrawy a contribué à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
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