L’économie canadienne prend de l’ampleur à l’approche de 2024. Malheureusement, elle va dans la mauvaise direction.
Alors que la Banque du Canada maintient les taux d'intérêt à leurs plus hauts niveaux depuis 2001 et que l'inflation reste légèrement supérieure à la fourchette cible de la banque centrale, les ménages et les entreprises en difficulté ont retiré leurs dépenses, ralentissant ainsi l'économie. En octobre, le PIB réel est resté inchangé, a rapporté Statistique Canada juste avant Noël, et était inférieur aux attentes des économistes de 0,2 pour cent.
Octobre était le cinquième mois consécutif au cours duquel l'économie canadienne n'a pas réussi à générer une croissance positive d'un mois à l'autre, ont noté les économistes de la Banque Nationale du Canada NA-T dans un rapport publié cette semaine. Depuis 1997, cela ne s'est produit que deux fois auparavant : lors de la crise financière de 2008-2009 et en 2015, après que l'effondrement des prix du pétrole ait paralysé l'économie de l'Alberta.
« La réalité est que l'économie canadienne est en récession », indique le rapport. « Il s’agit d’un revers cuisant car la croissance démographique reste stupéfiante. »
Le rapport trouve une autre source d'inquiétude dans les derniers chiffres économiques. La croissance qui s'est produite s'est concentrée dans les secteurs liés au gouvernement tels que l'administration publique, la santé et l'éducation. Lorsque ces secteurs sont supprimés pour se concentrer sur le secteur privé, plus des deux tiers des secteurs ont enregistré une croissance stagnante ou négative au cours des six derniers mois, ce qui ne s'est produit qu'au cours des deux dernières récessions.
De son côté, la Banque nationale est la seule banque parmi les six grandes banques à s'attendre à une croissance négative du PIB réel sur deux trimestres l'année prochaine – la définition d'une récession technique – à partir du premier trimestre.
Le Decoder est une fonctionnalité hebdomadaire qui décompose un graphique économique important.