L'économie canadienne continue de se débarrasser des craintes de récession, enregistrant une croissance modeste au quatrième trimestre, même si la hausse des taux d'intérêt pèse sur les consommateurs et les entreprises.
Le produit intérieur brut réel a augmenté à un taux annuel de 1 pour cent, dépassant les attentes des économistes et les prévisions de la Banque du Canada pour les trois derniers mois de 2023, a rapporté jeudi Statistique Canada.
« Nous vivons toujours dans un monde de taux d'intérêt en hausse, où les Canadiens et les entreprises canadiennes sont confrontés à des contraintes. Par conséquent, nous sommes essentiellement dans une période de croissance lente en ce moment, tant que les taux d'intérêt restent élevés », a déclaré James. Orlando, directeur de l'économie chez TD.
Cette augmentation fait suite à une diminution de 0,5 pour cent au troisième trimestre.
La croissance au quatrième trimestre a été tirée par la hausse des exportations, tandis que les investissements dans le logement et les entreprises ont diminué.
En dehors de 2020, la croissance économique en 2023 a augmenté à son rythme le plus lent depuis 2016, selon l'agence fédérale.
En décembre, le PIB réel est resté stable alors que les industries productrices de biens se sont contractées et qu'une grève des travailleurs du secteur public au Québec a pesé sur la croissance.
Douglas Porter, économiste en chef chez BMO, affirme que l'économie « avance », aidée par les fortes tendances en matière de dépenses aux États-Unis, qui ont stimulé les exportations canadiennes.
« Il ne fait aucun doute que la croissance est néanmoins faible, notamment en termes de taux par habitant », a-t-il déclaré dans une note adressée à ses clients.
Il a souligné que le PIB réel par habitant a diminué de plus de 2 % par rapport à ce qu'il était il y a un an.
Les taux d'intérêt élevés ont affecté les finances des Canadiens, la Banque du Canada maintenant son taux d'intérêt directeur à 5 pour cent, son plus haut niveau depuis 2001.
Les ménages continuent de renouveler leurs prêts hypothécaires à des taux plus élevés, ce qui entraîne une baisse des dépenses de consommation et un ralentissement des ventes d'entreprises.
Le rapport de jeudi indique que même si les dépenses de consommation ont augmenté au cours du trimestre, elles ont continué à diminuer par habitant alors que le pays connaît une forte croissance démographique.
Les estimations préliminaires indiquent que le PIB réel a augmenté de 0,4 pour cent en janvier.
Orlando dit qu'il prend cette estimation avec des pincettes puisque les premiers chiffres ont ensuite été révisés par l'agence fédérale.
De plus, les données internes de la TD suggèrent que les consommateurs freinent leurs dépenses.
La décision de la banque centrale sur les taux d'intérêt est très attendue
La Banque du Canada a indiqué que sa prochaine mesure consisterait probablement à réduire les taux d'intérêt, à mesure que l'inflation diminue et que la hausse des taux d'intérêt freine la croissance économique.
Le taux d'inflation annuel du Canada est tombé à 2,9 pour cent en janvier dans un contexte de ralentissement généralisé de la croissance des prix.
La plupart des économistes s'attendent à ce que la banque centrale commence à réduire son taux d'intérêt directeur vers le milieu de l'année, mais une économie plus forte que prévu pourrait réduire l'urgence d'une action de la banque centrale prochainement.
« Cela ne change pas grand-chose pour la Banque du Canada, car les conditions ne semblent pas se détériorer, il n'est donc pas urgent de réduire les taux d'intérêt », a déclaré Porter. « Avec une croissance encore bien inférieure à son potentiel, les pressions déflationnistes persisteront, mais il faudra faire preuve de patience. »
La Banque du Canada devrait annoncer sa prochaine décision sur les taux d'intérêt mercredi.