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Les diocèses catholiques de France ont levé 20 millions d’euros (22,6 millions de dollars) pour indemniser des milliers de victimes d’abus sexuels historiques d’enfants par le clergé, a annoncé mardi le fonds chargé de collecter les fonds.
Les responsables de l’Église ont subi d’intenses pressions pour reconnaître et indemniser les victimes après qu’une enquête française historique a confirmé des abus généralisés de mineurs par des prêtres, des diacres et des membres laïcs de l’Église datant des années 1950.
« C’est un premier pas. L’Eglise a donné suite à son engagement », a déclaré à l’AFP le président du fonds Selam, Gilles Vermot-Desroches, à l’issue de la réunion de son conseil d’administration lundi.
Un premier montant de cinq millions d’euros sera mis de côté pour les demandes d’indemnisation étudiées par un comité indépendant mis en place à la suite du rapport accablant sur les abus, publié en octobre.
Il a révélé que 216 000 mineurs avaient été maltraités par le clergé au cours des sept dernières décennies, un nombre qui a grimpé à 330 000 lorsque les plaintes contre les membres laïcs de l’Église sont incluses, comme les enseignants des écoles catholiques.
La commission qui a produit le rapport a dénoncé le « caractère systémique » des efforts visant à protéger le clergé des poursuites et a exhorté l’Église à payer les victimes avec ses propres avoirs, au lieu de demander aux paroissiens de contribuer.
Eric de Moulins-Beaufort, chef de la Conférence épiscopale de France (CEF), a déclaré que l’Église vendrait des biens immobiliers et exploiterait ses avoirs financiers, et contracterait éventuellement des emprunts bancaires pour lever des fonds.
Mais il a également dit aux paroissiens qu’ils pouvaient faire des dons au fonds.
Vermot-Desroches n’a pas fourni de ventilation détaillée de la source des 20 millions d’euros initiaux, mais a déclaré que le CEF, les évêques individuels et la « grande majorité » des diocèses à travers la France ont contribué.
Des associations de victimes ont réclamé des dédommagements qui coûteraient à l’Eglise des dizaines de millions d’euros.
Les cas répandus d’abus sexuels dans l’Église du monde entier sont devenus l’un des plus grands défis pour le pape François, qui a exprimé sa « honte » après la publication de l’enquête française.
(AFP)