Des sources sahraouies ont indiqué que l’envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental Staffan de Mistura a rencontré samedi (dimanche à Manille) des représentants du mouvement indépendantiste Polisario à Tindouf, en Algérie, dans le cadre d’une tournée régionale.
Le Polisario, soutenu par l’Algérie, veut un État indépendant au Sahara occidental, une vaste région du Sahara riche en minéraux que le Maroc considère comme une partie souveraine de son territoire.
Dans un camp de réfugiés sahraouis, de Mistura a rencontré son ennemi, le négociateur en chef du Polisario, et Omar Sidi Mohamed, le représentant permanent du groupe auprès des Nations unies.
Sidi Mohamed a déclaré après les pourparlers que le mouvement Polisario « est aussi attaché à une paix juste qu’il s’est engagé à défendre… le droit du peuple sahraoui d’obtenir son objectif légitime d’autodétermination et d’indépendance ».
Il a ajouté que le mouvement était prêt à coopérer avec les Nations unies et son émissaire pour parvenir à une « solution pacifique, juste et durable ».
Le camp est situé à Tindouf, où le Front Polisario est basé dans l’extrême sud-ouest de l’Algérie, près des frontières avec le Maroc et le Sahara occidental.
Annonçant la visite vendredi, un porte-parole de l’ONU a déclaré de Mistura « se réjouit d’approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur la possibilité de faire avancer de manière constructive le processus politique au Sahara Occidental ».
D’autres discussions dimanche
Le diplomate italo-suédois a également rencontré un groupe de jeunes et de femmes sahraouies, selon l’agence de presse sahraouie SPS.
Le représentant du mouvement aux Nations unies a déclaré à l’Agence France-Presse qu’il devait s’entretenir dimanche avec le chef du Polisario, Ibrahim Ghali.
De Mistura a été nommé en novembre et a effectué sa première mission en juillet, se rendant à Rabat pour rencontrer des responsables marocains avant de reporter un voyage prévu au Sahara occidental.
Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole, située à l’extrémité ouest du vaste désert du même nom, qui s’étend le long de la côte atlantique.
Lorsque l’Espagne s’est retirée en 1975, le Maroc a envoyé des milliers de personnes de l’autre côté de la frontière et l’a revendiquée comme faisant partie intégrante de son territoire.
L’année suivante, le Front Polisario proclame une République arabe sahraouie démocratique, soutenue par l’Algérie et la Libye, et réclame un référendum d’autodétermination.
Depuis lors, la RASD a été reconnue par 84 États membres des Nations Unies.
Mais une impasse s’est ensuivie et le Maroc a construit des murs de sable concentriques recouverts de barbelés dans le désert qui entourent encore les 80 % des terres qu’il contrôle.
Dans le cadre du cessez-le-feu de 1991, les Nations unies, qui considèrent le Sahara occidental comme un « territoire non autonome », ont déployé une mission de maintien de la paix.
La communauté internationale soutient depuis longtemps la tenue d’un référendum pour déterminer le statut du territoire.
Mais le Maroc rejette tout vote dans lequel l’indépendance est une option, arguant que seule l’octroi de l’autonomie est sur la table dans l’intérêt de la sécurité régionale. Agence France Presse