ALGER, Algérie (AFP) – L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental contesté s’est rendu samedi dans des camps de réfugiés en Algérie pour héberger des personnes déplacées par des décennies de combats, dans un effort renouvelé pour trouver une solution diplomatique pour le territoire.
La visite de Staffan de Mistura, retransmise par la télévision publique algérienne, dans les camps de Smara a été accueillie avec scepticisme par les partisans du Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental. Le Maroc a annexé l’ancienne colonie espagnole en 1975.
Les militants indépendantistes sahraouis sont de plus en plus frustrés après des décennies d’impasse diplomatique, et certains jeunes prennent les armes contre les forces marocaines. Ils se considèrent comme des occupants.
L’envoyé a commencé son premier voyage dans la région la semaine dernière au Maroc, et la semaine prochaine se rendra dans la capitale algérienne, l’Algérie et la Mauritanie. L’Algérie soutient le Front Polisario et a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août dans un différend lié au conflit du Sahara occidental.
Après la vision de de Mistura, les responsables marocains « ont réitéré l’engagement du pays à reprendre le processus politique qui se déroule sous les auspices exclusifs des Nations Unies ».
Le Maroc a proposé de donner au Sahara occidental plus d’autonomie sous souveraineté marocaine, mais le Polisario veut organiser un référendum d’autodétermination sous la supervision des Nations Unies.
« Les Sahraouis ne demandent pas l’impossible », a déclaré Azza Ibrahim Babi, responsable du camp de réfugiés de Boujdour, à l’agence de presse officielle APS. Nous ne demandons qu’un référendum.
Elle doutait que de Mistura, diplomate italien et ancien envoyé de l’ONU en Syrie, puisse trouver une solution hors de portée. « Nous continuerons la lutte armée. »
En 2020, le Polisario a mis fin à un cessez-le-feu de 29 ans avec le Maroc après une impasse frontalière avec l’armée marocaine, une décision qui a alimenté l’impatience des jeunes Sahraouis qui ont passé leur vie à attendre un référendum promis par l’ONU.
Le Maroc a remporté une victoire diplomatique majeure lorsque le président de l’époque, Donald Trump, a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en 2020 en échange de la normalisation des relations avec Israël. Le gouvernement marocain essaie de persuader d’autres pays, notamment en Europe, de lui emboîter le pas.