L’ex-armée péruvienne attise les tensions électorales en appelant les forces armées à « corriger » les élections

Le candidat péruvien à la présidentielle Pedro Castillo s’adresse à ses partisans depuis le siège du parti « Pérou libre » à Lima, au Pérou, le 8 juin 2021. REUTERS/Alessandro Cinque

LIMA (Reuters) – Un groupe d’officiers à la retraite a suggéré que l’armée péruvienne refuse de reconnaître le candidat socialiste Pedro Castillo s’il est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du pays si les allégations de fraude ne font pas l’objet d’une enquête, selon un message largement diffusé sur les réseaux sociaux. Les médias vendredi.

Le président par intérim Francesco Sagaste a confirmé que le message, publié sur Twitter et Facebook, était parvenu au quartier général des forces armées, portant les noms d’au moins 80 soldats à la retraite.

Sagaste a déclaré qu’il avait ordonné une enquête sur ce qu’il a qualifié de « comportement préjudiciable » à l’encontre de l’état de droit et a insisté sur le fait que les forces armées restent impartiales.

Le Pérou a organisé le 6 juin le deuxième tour de son élection présidentielle, Castillo devant de très peu le candidat conservateur Keiko Fujimori, a annoncé mardi le bureau électoral du décompte des voix.

Le vainqueur n’a pas encore été officiellement annoncé car le parti de Fujimori, la fille aînée de l’ancien président emprisonné Alberto Fujimori, a exigé l’annulation de quelque 900 isoloirs où elle a affirmé, sans preuve publique, qu’une fraude avait été commise.

Le message de vendredi appelait les chefs de l’armée à « agir avec fermeté » et à « corriger » les « irrégularités apparentes » survenues lors du vote sous peine d’avoir un commandant en chef « illégitime et illégitime » à la tête du pays.

Les élections serrées ont conduit à une profonde division parmi les citoyens du deuxième plus grand producteur de cuivre au monde. Des rassemblements de protestation sont organisés presque quotidiennement par les partisans des deux candidats au centre-ville de Lima, pour exiger une solution rapide et le respect de la volonté populaire.

Castillo, 51 ans, a obtenu 50,125% des voix au second tour, 44 058 voix devant Fujimori, qui, selon ses avocats, cherche à annuler environ 250 000 voix, principalement dans les zones rurales pauvres qui constituent en revanche la base de soutien de Castillo. En grande partie urbain.

L’ascension de Castillo à une position élevée, ses plans pour redistribuer la richesse, augmenter les taxes minières et réécrire la constitution ont alarmé les élites péruviennes et les investisseurs étrangers.

Les forces armées ont joué un rôle majeur dans la carrière d’Alberto Fujimori, le soutenant lors de la fermeture du Congrès en 1992 et assumant les pouvoirs étendus du gouvernement autoritaire.

(Reportage par Marco Aquino), Écriture par Aislin Laing Montage par Sonia Hepstel

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