Depuis février 2019, les manifestations se poursuivent en Algérie menées par le mouvement Hirak. Le mouvement est né le 22 février 2019, contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika, notamment contre la possibilité que le président brigue son cinquième mandat. Ces protestations ont été utiles car elles ont conduit à la démission de Bouteflika. Sa démission n’a toutefois pas mis fin à la polémique. En effet, les gens ont continué à protester pour exiger une révolution radicale du système ; Ils voulaient passer d’un système militaire à un système civil. Ces manifestations ont acquis une séquence hebdomadaire au fil du temps. Cependant, l’avènement de l’épidémie a empêché la possibilité de défiler tous les vendredis. En 2021, une tentative a été faite pour reprendre les marches, mais celles-ci ont été réprimées dans la capitale Alger et dans d’autres villes du pays. De nouvelles règles ont également été imposées : tous ces événements doivent être notifiés à l'avance. La déclaration doit préciser le parcours, les heures de départ et d'arrivée ainsi que l'identité des organisateurs. Ce type de communication n'est en aucun cas inhabituel, même s'il est devenu un prétexte pour le gouvernement pour refuser l'accès aux manifestants. Des mesures ont été prises pour supprimer ou au moins minimiser la dissidence. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles des journalistes, des défenseurs des droits humains, des lanceurs d'alerte, des syndicalistes et des cyberactivistes. En septembre 2023, Amnesty International a demandé la libération de ces prisonniers. Parmi les personnes arrêtées, on peut identifier Slimane Bauhofs. Le 4 juillet 2023, une cour d'appel algérienne a condamné Slimane Bouhafs à trois ans de prison et à une amende d'environ 734 dollars. Les accusations portées contre lui sont du terrorisme ; Le gouvernement le soupçonnait d'être associé à une organisation indépendante en Kabylie. En raison de ces soupçons, Bouhafs a été enlevé à son domicile de Tunis, où il a obtenu le statut de réfugié, puis emprisonné à Golia. Amnesty International déclare : « Non seulement les accusations portées contre Slimane Bauhofs sont fausses, mais l'ensemble de son procès est illégal au regard du droit international relatif aux droits humains. » L'organisation exige également sa libération et l'abandon des charges retenues contre lui. Une autre personne arrêtée était Mohammed Tatjadid, connu comme le « poète du Hiraq ». Il a déjà été emprisonné pour avoir participé à des manifestations pacifiques en 2019 et 2022. Le 24 octobre 2022, il a été arrêté devant son domicile à Regaya, Wilaya, Alger, après avoir entamé une grève de la faim contre « la traite et l'atteinte à la liberté d'expression », suite à une diffusion en direct sur Facebook. Il s'agit de la quatrième détention du jeune militant.
De manière générale, le Comité national pour la libération des détenus estime qu'il y a aujourd'hui plus de 300 prisonniers d'opinion en Algérie. Certains sont détenus depuis des mois dans l’attente de leur procès. En outre, le Parti socialiste des travailleurs (PST) a été écrasé et d’autres partis tels que l’Union pour le changement et le progrès (UCP) et la Confédération pour la culture et la démocratie (RCD) ont connu le même sort. Ce sont les trois partis politiques qui jouent un rôle actif dans le Hirak. En conséquence, Amnesty International estime que « les autorités algériennes veulent rester au pouvoir à tout prix et tentent d'écraser leurs opposants en bafouant leurs droits de réunion, d'association et de liberté d'expression ». Selon certains observateurs, la répression accrue est en train de changer. Reste maintenant à déterminer la nature du régime à accepter la répression systématique du Hirak. Cette décision pourrait provenir de la conscience du régime que les revendications du mouvement sont bien vivantes dans la société algérienne. D'autre part, le président algérien a accordé des grâces ou des ordonnances de grâce à des milliers de prisonniers et de prisonniers en attente de jugement, dont environ 160 militants du Hirag, entre février 2021 et avril 2022, selon les médias. De plus, selon le Comité national pour la libération des prisonniers, 107 membres supplémentaires de la HIRAC ont été libérés depuis janvier 2023.
La situation en Algérie reflète une dynamique complexe entre le gouvernement et le mouvement Hirak, caractérisée par des manifestations en cours et une répression croissante de la part des autorités. La démission d’Abdelaziz Bouteflika en 2019 a été un moment significatif mais n’a pas conduit à un changement complet de régime comme le réclamait le mouvement. L'arrestation et la détention de militants tels que Slimane Bouhafs et Mohamed Tadjadit, ainsi que la répression des partis politiques opérant en Irak, mettent en lumière les violations croissantes des droits humains et les menaces contre la démocratie. Cependant, l’émission d’ordonnances d’amnistie ou de grâce en faveur des prisonniers, y compris des membres de la HIRAC, représente une forme de réponse gouvernementale aux pressions nationales et internationales. En fin de compte, la situation en Algérie reste tendue et incertaine, le régime tentant de maintenir le contrôle tandis que le mouvement Hirag continue de lutter pour le changement.