Sahara Occidental: le Maroc et l’Algérie retranchés sur leurs positions, peu disposés au compromis

Le Maroc a appelé mardi à un retour aux tables rondes régionales sur un accord de paix sur le Sahara occidental, un format rejeté par l’Algérie voisine, qui, selon lui, obscurcit la nature du conflit. Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a fait ces commentaires dans un communiqué après une rencontre avec l’ambassadeur des Nations Unies Staffan de Mistura. Des responsables marocains ont déclaré à l’ONU qu’ils étaient engagés dans un « processus politique de tables rondes » pour parvenir à une solution politique « réaliste, pratique, durable et fondée sur le compromis ». Signalé à l’agent consulaire.

De tels pourparlers ont eu lieu en Suisse en 2019 avec de hauts responsables du mouvement Polisario, qui revendique l’indépendance du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Sahara occidental, mais ont été bloqués après la démission de l’envoyé de l’ONU Horst Koehler en mai de la même année.

Le Maroc a exclu un retour au format d’Alger, arguant qu’en évitant les pourparlers bilatéraux avec le Polisario, il cherche à dépeindre le conflit comme « territorial, artificiel » plutôt que comme une « décolonisation ». Le Maroc contrôle 80% du Sahara occidental et insiste depuis longtemps pour y conserver sa souveraineté contre le Polisario, qui demande un référendum sur l’indépendance comme convenu avec un accord de cessez-le-feu de 1991.

La déclaration de mardi indique : « La délégation marocaine a réitéré la position (appel) constante du Maroc, basée sur l’initiative marocaine d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du royaume ». Il s’agit d’une référence à un plan marocain de 2007 pour une autonomie limitée dans un vaste territoire désertique avec des ressources en phosphate et des pêcheries atlantiques.

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Le groupe a déclaré l’accord de cessez-le-feu de 1991 nul en novembre 2020 après une opération militaire marocaine pour dégager l’autoroute bloquée. Quelques semaines plus tard, l’administration Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire de Rabat dans le but de rétablir les liens avec Israël. En août 2021, l’Algérie a rompu ses relations avec le Maroc, l’accusant d' »actes hostiles ».

L’ONU a déclaré lundi que de Mistura avait annulé un voyage prévu au Sahara occidental. Le Polisario a dit « regrette profondément » l’annulation et a accusé Rabat de « nous empêcher de voir directement la situation sur le terrain dans les territoires sahraouis occupés ». Mardi, l’ONU a déclaré que de Mistura avait eu une « réunion productive » avec Burita et « sera certainement en mesure de poursuivre son travail ». « Il n’a pas perdu sa liberté de mouvement. L’envoyé spécial contrôle où il va, il décide où il va », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU à New York.

AFP

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