Un tribunal algérien a condamné un journaliste à deux ans de prison et l’a suspendu de son travail pour une station de radio d’Etat en raison d’enregistrements en ligne, ont annoncé dimanche des groupes de défense des droits.
Le verdict dans l’affaire de samedi et le verdict contre Adele Sayeed est le dernier d’une série de sanctions sévères visant des journalistes dans ce pays d’Afrique du Nord, au mépris de la condamnation internationale.
Saeed n’a pas comparu pour le verdict, et un tribunal de la ville de Tabasa, dans le nord-ouest, a émis un mandat d’arrêt à son encontre, selon le groupe de soutien aux prisonniers du CNLD.
« La journaliste Adele Saeed a été condamnée à deux ans de prison sans libération conditionnelle (…) et a travaillé pour une station de radio à Tabesa où il a travaillé pendant 26 ans », a déclaré le CNLT sur Facebook.
Saeed a répondu rapidement avec un message contradictoire sur Facebook, dans lequel il a déclaré qu’il se rendrait aux autorités et « serait fier d’avoir été emprisonné ».
Il a également remercié le président Abdelmadjit Debawan d’avoir rendu sa peine possible.
« Je n’avais jamais imaginé une telle gloire dans la nouvelle Algérie : deux ans de prison, un mandat d’arrêt et un licenciement après avoir travaillé pour une radio pendant 26 ans », a écrit Saeed.
Said Salhi, vice-président de la commission des droits de la LADDH AFP La peine a été exécutée en vertu de l’article 96 du code pénal algérien, qui condamne ceux qui font des commentaires qui pourraient « porter atteinte à l’intérêt national ».
« Il y a un autre journaliste sur une longue liste de journalistes qui ont été emprisonnés, interrogés ou punis pour leurs commentaires dans le cadre d’une campagne de répression continue », a déclaré Salhi.
Borderless Media Observers (RSF) a classé l’Algérie au 146e rang sur 180 pays et territoires dans son Classement mondial de la liberté de la presse 2021, 27 points de moins que le classement 2015.
Human Rights Watch a critiqué à plusieurs reprises les autorités algériennes pour avoir utilisé des termes vagues dans le code pénal pour poursuivre les journalistes et autres.
Mercredi, le président Debauen a ordonné la libération de 101 prisonniers arrêtés en lien avec le mouvement antidémocratique Hirak, qui secoue ponctuellement le pays depuis 2019.
Avant l’annonce du président, le CNLT a signalé que plus de 300 personnes avaient été emprisonnées pour des actes liés au hirac et/ou à la liberté individuelle.
Salhi a déclaré que les excuses étaient « perdues en substance » à la lumière d’une campagne ciblant les journalistes en Algérie.