Une nouvelle crise diplomatique a éclaté entre l'Algérie et un autre pays du Sahel. Après le Mali en décembre, le Niger affronte désormais l'Algérie. Mercredi, les autorités de Naimi ont invité l'ambassadeur d'Algérie à « protester » contre l'expulsion « violente » de milliers de migrants nigérians. Le gouvernement et les médias algériens sont restés silencieux sur la question.
Samedi, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué avoir convoqué l'ambassadeur du Nigeria « jeudi ». La rencontre a porté sur la coopération entre les deux pays en matière de rapatriement des ressortissants nigériens résidant illégalement sur le territoire algérien. Cette coopération a fait l'objet de certaines critiques de la part des autorités nigérianes, que la partie algérienne juge infondées », indique le communiqué.
« L'Ambassadeur de la République du Niger a rappelé l'existence d'une structure bilatérale dédiée à cette question. De même, il a été informé que cette structure devrait être un lieu privilégié d'échange et de traitement de toutes les données et évolutions liées à cette question », a ajouté le département dirigé par Ahmed Attoff.
Pour mémoire, en février 2018, l’Organisation internationale pour les migrations et Amnesty International avaient condamné l’expulsion de milliers de migrants subsahariens irréguliers vers le Niger par les autorités algériennes.
Les relations entre Alger et Niamey sont tendues, notamment depuis le coup d'État du 26 juillet 2023. En octobre, les nouvelles autorités nigériennes ont rejeté une transition de six mois proposée par la médiation algérienne. « Le gouvernement de la République du Niger rejette lesdites décisions, tout en réitérant sa volonté de préserver des relations amicales et fraternelles avec l'Algérie », a précisé Niamey dans un communiqué.
Le Mali, de son côté, a convoqué l'ambassadeur d'Algérie le 20 décembre pour protester contre « une série de rencontres avec des personnes réputées hostiles au gouvernement malien au plus haut niveau en Algérie », selon un communiqué.
Le 26 mars, le président Abdelmadjid Debon a nommé de nouveaux ambassadeurs dans les pays du Sahel, qui ont signé l'initiative du roi Mohammed VI visant à donner aux pays de la région l'accès à l'océan Atlantique.