Un journaliste algérien qui devrait être libéré cette semaine a été emprisonné, ce qui a surpris ses avocats et ses collègues et souligné les inquiétudes persistantes concernant la liberté de la presse dans ce pays d’Afrique du Nord.
CONSTANTINE, Algérie — Un journaliste algérien qui devrait être libéré cette semaine après avoir purgé une peine de six mois de prison a surpris ses avocats et ses collègues et souligné les inquiétudes persistantes concernant la liberté de la presse dans ce pays d’Afrique du Nord.
Mustafa Bendjama, rédacteur en chef du quotidien Le Provençal, fait face à de nombreuses accusations depuis que les autorités l’ont accusé d’avoir aidé la militante politique Amira Bouroui à fuir l’Algérie pour faire face à des accusations criminelles en février.
Les accusations portées contre lui découlent d’une perquisition en février dans le bureau de Bendjama et de l’évasion de Bouraoui, l’accusant d’avoir écrit favorablement sur les manifestations de rue en faveur de la démocratie qui ont conduit à la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en 2019, après des années de troubles avec le gouvernement algérien.
« Mustafa devrait être complètement libéré car il a déjà purgé six mois de prison dans ce qu’on appelle ‘l’affaire Amira Bouraoui' », a déclaré jeudi son avocat, Abdellah Haboul, à l’Associated Press.
Le maintien en détention de Bendjama après un appel interjeté par un procureur local a choqué sa famille, ses avocats et ses collègues de son journal. Ils s’attendaient à ce qu’il soit libéré mardi, malgré d’autres accusations, notamment une peine de 20 mois de prison prononcée en octobre pour divulgation de documents classifiés et utilisation de fonds étrangers pour troubler l’ordre public.
Un autre journaliste algérien, Ihsan El Ghadi, purge actuellement une peine de sept ans de prison pour financement étranger.
En Algérie, Habboul a déclaré qu’il était inhabituel pour des accusés de purger une peine puis d’être acquittés lors d’un deuxième appel, et qu’il était donc inhabituel qu’ils se retrouvent derrière les barreaux face à deux types d’accusations.
Amira Bouroui, une militante franco-algérienne réfugiée en France en octobre, a été condamnée à dix ans de prison. Sa fuite – avec l’aide des autorités françaises – a provoqué une querelle diplomatique entre la France et conduit l’Algérie à retirer son ambassadeur de Paris.
Toutes les personnes accusées d’avoir aidé Bouraoui à s’échapper, y compris sa mère et son cousin, font face à des accusations de complot pour l’avoir aidé à s’échapper.