Un tribunal algérien a condamné mardi la militante franco-algérienne Amira Bouroui à 10 ans de prison, ont rapporté les médias.
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Bouraoui, qui a fui vers la France via la Tunisie en février, a été condamné par contumace pour « sortie illégale du territoire », a déclaré l’un des avocats de la défense aux médias algériens.
Le journaliste Mustafa Bendjama, accusé de l’avoir aidé à s’évader, a également été condamné à six mois de prison, peine qu’il avait déjà purgée après son arrestation en février.
Bendjama, qui a déjà purgé neuf mois de « détention arbitraire », sera libéré mardi, a déclaré Khaled Trareni, représentant de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique du Nord, sur Twitter X.
Grande incertitude autour de la sortie de prison du journaliste Mustapha Bendjama aujourd’hui, pourtant légalement libérable.
Selon les avocats, et au nom du non cumul des peines, le journaliste doit quitter aujourd’hui la prison de Boussouf à Constantine.
Mustafa Benzama est un… pic.twitter.com/W9wFrePnPM– Khaled Drareni (@khaleddrareni) 7 novembre 2023
Mais Trareni a déclaré plus tard qu’il y avait « une grande incertitude » autour de sa libération.
L’accusation a requis 10 ans de prison pour Bowroi et trois ans de prison pour Bendjama.
Un tribunal de Constantine, dans le nord-est du pays, a condamné l’agent de la police des frontières, Ali Tagaida, à trois ans de prison.
La mère de Bouraoui, Khadidja, âgée de 71 ans – le passeport utilisé par le militant pour passer la frontière tunisienne – a également été condamnée à un an de prison avec sursis.
Le cousin de Bouraoui, Yacine Bentayeb, ainsi que le chauffeur de taxi qui l’a conduite à travers la frontière, Djamel Miassi, ont été condamnés chacun à six mois de prison.
Bouraoui, gynécologue de formation, animait un talk-show sur la radio algérienne indépendante Radio M, dont le rédacteur en chef Ihsane El Gadi a été emprisonné en décembre dernier pour atteinte à la sécurité nationale.
El Ghadi dirige le site d’information Maghreb Emergent et purge une peine de sept ans de prison pour « financement étranger de son entreprise ». Ses avocats l’ont qualifié de « prisonnier d’opinion ».
Au milieu des années 2010, Bouroui s’est fait connaître en tant que militant politique grâce au mouvement Barakat, qui s’est opposé à la campagne de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat.
Il a participé aux manifestations de masse du Hiraq en 2019 qui ont renversé Bouteflika.
Alger a considéré sa fuite vers la France comme une « expulsion illégale », déclenchant un différend diplomatique avec Paris qui a ensuite été résolu.
(AFP)