Une différence frappante de mobilisation entre l’Algérie et le Maroc

Le 1er janvier, l'Algérie a été nommée à l'ONU. En acceptant officiellement son siège non permanent au Conseil de sécurité, il s'est engagé à faire de la « question palestinienne notre priorité absolue », a annoncé l'ambassadeur Bendjama.

Cet engagement a coïncidé avec les chiffres salués par le Hamas et les déclarations des représentants palestiniens en Algérie, renforçant leur position officielle. En témoigne la rencontre du 31 janvier entre le président de la Chambre haute, Salah Gudzil, et Bassam Na'im, membre du Bureau politique du Hamas. De son côté, Youssef Hamdan, le représentant de l'Autorité palestinienne en Algérie, a publié plusieurs déclarations médiatiques.

Cependant, le journaliste Lakhtar Benjiba présente une perspective différente. Il a salué l'engagement de l'Algérie mais a critiqué l'interdiction par le gouvernement des manifestations pro-palestiniennes, citant les craintes d'une résurgence des manifestations du Hirak de 2019. Malgré la normalisation des relations avec Israël le 10 décembre 2020, elle oblige les Algériens à exprimer leur solidarité à travers des manifestations organisées dans d'autres pays, même au Maroc.

La paix de l'Algérie

Mais les médias algériens n'ignorent pas les protestations ou les appels signés par la société civile ou les partis politiques (PJD et PPS) réclamant la rupture des liens avec Tel-Aviv et la fermeture du bureau de liaison israélien à Rabat.

La semaine dernière, Al Adl wal Ihsane a déclaré que du 7 octobre au 14 janvier, il avait organisé 1 850 marches en soutien à la Palestine. À ce nombre déjà important, il faut ajouter de nombreux rassemblements et sit-in organisés par d’autres organisations au Maroc.

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L’Algérie est restée silencieuse dans le mouvement mondial de solidarité avec la Palestine, et elle n’a pas brillé sur la scène diplomatique pour défendre les Palestiniens, laissant ce rôle à l’Afrique du Sud. Benjiba déplore que Pretoria ait été l'avocat des Palestiniens devant la Cour internationale de Justice (CIJ).

Cependant, dans son discours du 7 novembre, le président Abdelmadjid Debon a condamné le « silence mondial » face à l'occupation israélienne. Il a également appelé « tous les hommes libres du monde, les juristes arabes et les organisations et organismes internationaux de défense des droits de l'homme à engager des poursuites judiciaires contre l'establishment israélien devant la Cour pénale internationale et les organisations internationales de défense des droits de l'homme ».

Après cet appel présidentiel, la tâche a été confiée à l'avocat du Polisario, Gilles Devers. Même la presse algérienne rapporte que 600 avocats ont rejoint l'équipe dirigée par Devers. Après quelques interviews et déclarations de Devers aux médias locaux et internationaux, l’effort a été abandonné. Depuis, l’appel de Tebboune est tombé dans l’oubli.

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