La capitale de la région française du Pacifique, en Nouvelle-Calédonie, a été secouée par des émeutes pour la troisième nuit consécutive après que l’Assemblée nationale française a approuvé des réformes électorales controversées qui ont provoqué la colère des partisans de l’indépendance.
Jusqu’à présent, quatre personnes, dont un policier, sont mortes dans les troubles et des centaines ont été blessées, selon les informations.
Les médias locaux ont publié des photos et des vidéos de supermarchés et de stations-service pillés et vandalisés.
Paris a déclaré mercredi l’état d’urgence pour 12 jours en réponse aux violences dans l’archipel du Pacifique Sud. Déclarer l’état d’urgence permet aux autorités d’imposer plus facilement des couvre-feux et d’interdire les manifestations, entre autres mesures.
Les troubles ont commencé lundi alors que la France débattait d’un projet de loi visant à donner à des milliers de citoyens français de la région le droit de voter aux élections provinciales. L’Assemblée nationale à Paris a adopté la réforme.
Le mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie craint que ce changement n’affaiblisse l’influence politique au sein de la population autochtone kanak.
Le Haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie a déclaré qu’environ 5 000 émeutiers étaient impliqués dans les troubles dans la région du Grand Nouméa. Malgré le couvre-feu en vigueur, la situation n’est pas encore maîtrisée.
Pour Paris, la Nouvelle-Calédonie était importante géopolitiquement et militairement en raison de ses gisements de nickel.
Le territoire, situé à environ 1 200 kilomètres à l’est de l’Australie et comptant environ 270 000 habitants, a acquis une large autonomie grâce au Traité de Nouméa.
Les résidents ont voté pour rester en France lors de chacun des trois référendums sur l’indépendance organisés en 2018, 2020 et 2021. Le mouvement indépendantiste a boycotté le dernier vote, affirmant qu’il ne pouvait pas accepter le résultat.